mercredi 30 juin 2010

Bienvenue à Yaoundé, la capitale


Le Centre culturel français vient de produire « Un taxi pour Yaoundé », une compilation de 22 chansons.



C’est le mot de bienvenu de Thierry Olemba, le spécialiste du « human beat box » (batterie buccale), qui introduit la compilation de musique baptisée « Un taxi pour Yaoundé », que vient de réaliser le Centre culturel français (Ccf) de la ville. Sur la pochette du Cd, on peut voir un véhicule jaune traverser la ville cahin caha, avec la malle arrière pleine à craquer d’objets divers, parmi lesquels un balafon. Au loin, le dôme de la cathédrale et le monument de la Réunification nous indiquent que nous sommes bien à Yaoundé, la capitale. A bord de ce taxi, le mélomane parcourt les coins chauds et autres lieux de fabrique des artistes de la capitale : cabarets, bars, radios.

Ici, Larry Fon, le chansonnier venu de Kumba, est contraint de parler le français pour conquérir le cœur d’une belle. Là, la diva du bikutsi, la sulfureuse K-Tino, loue le « 7ème ciel » qui lui donne tout : le sourire, à manger et des enfants. Arrêt obligatoire, l’immortel chanson « Essingan » des Têtes Brûlées. Le directeur artistique du groupe, Jean-Marie Ahanda, plus connu aujourd’hui comme peintre, explique qu’avec l’entrée en force des femmes dans le bikutsi, les textes ne sont plus à double-sens. Or, « c’est ça qui est, en réalité, le fondement de notre création».

Si les beaux jours de l’assiko sont derrière lui, le rythme n’est cependant pas mort. A son chevet, pour le maintenir en vie, le doyen Jean Bikoko Aladin. Mais aussi Kon Mbogol qui raconte d’ailleurs « l’assiko story ». D’après ses explications, le rythme est né du flamenco espagnol. La « génération jeune » apporte aussi sa contribution de musiques urbaines dans cet album: Valséro, MH Tchoko, Otu Bala Jah, Krotal, Jah Missa en featuring avec Bams, Bashiru et José Lenga.

La compilation qui regroupe 22 artistes a été réalisée par Vladimir Cagniolari, producteur et animateur à France Inter. C’est, en définitive, un melting-pot de chansons qu’il dit de la capitale. Ce qui en exclut celles du Littoral par exemple, et donc l’incontournable makossa, tout en faisant une curieuse exception de l’assiko. « Un taxi pour Yaoundé » essaie aussi maladroitement d’enfermer des artistes dans la ville aux sept collines, comme si une musique n’appartenait qu’à la ville qui l’a produite. Vladimir Cagniolari a passé dix jours à Yaoundé pour la réaliser. Et il en a entendu, des chansons, car Yaoundé tout entier regorge d’une multitude de talents divers dont les musiques bercent son quotidien. : « dans cet inextricable foisonnement de sons, d’instruments et de rythmes, impossible de tout percevoir, de tout repérer et de tout rendre », explique-t-il dans le livret qui accompagne l’album.


Médias : Un journaliste rwandais assassiné

Le Forum des éditeurs africains dénonce la mort Jean Léonard Cherif Rugambage, survenue jeudi dernier à Kigali.



Dans la nuit du jeudi 24 au vendredi 25 juin 2010, aux environs de 23h, Jean Léonard Cherif Rugambage a été exécuté par des hommes armés embusqués devant sa porte au moment où il rentrait chez lui, au quartier Nyamirambo à Kigali.
Le Forum des éditeurs africains (Fea), dans un communiqué signé de son président, Mathatha Tsedu, se dit « choqué, consterné et attristé par l’assassinat d’un de ses membres, journaliste et activiste de la liberté d’expression ». Le message ajoute que « le Forum des éditeurs africains s’insurge contre la répression instrumentalisée à l’endroit des journalistes et des journaux, coupables d’exercer librement et sans contraintes leur métier ».
Jean Léonard Cherif Rugambage était journaliste d’investigation et rédacteur en chef de « Umuyugizi », un journal privé au Rwanda. Le jour de son assassinat, il a publié sur Internet un article sur la responsabilité du gouvernement rwandais et l’implication de hauts fonctionnaires dans la tentative d’assassinat, le 19 juin dernier, de Faustin Nyamwasa Kayumba. L’ancien chef d’Etat major de l’armée rwandaise, chef des services de renseignements et bras droit du chef de l’Etat Paul Kagame, entré en disgrâce en 2002, s’était refugié en Afrique du Sud. Il est poursuivi par la justice française dans le cadre de l’enquête sur l’attentat contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana en 1994, évènement qui a déclenché le génocide au Rwanda.

lundi 28 juin 2010

Festival : ouverture manquée pour Afro Design


L’évènement qui se tient à Yaoundé jusqu’au 11 juillet a débuté le 28 juin sous un air de morosité.


Lundi, 28 juin, au stade annexe omnisports n° 3 à Yaoundé, il est 14h30. Sur le site qui abrite la 2ème édition du festival Afro Design, des coups de marteau retentissent. Ici, des charpentiers construisent le podium qui devra abriter des concerts et défilés de mode ; là, un exposant installe des objets d’art décoratifs. Partout, le site est en chantier, plus de deux heures après l’heure prévue pour l’inauguration par le ministre des Petites et Moyennes entreprises et de l’Artisanat, Laurent Serge Etoundi Ngoa, et le ministre de la Culture, Ama Tutu Muna. Seul le coin gastronomie, d’où s’élève le fumet du poulet braisé, donne du piment à ce festival où près de la moitié des stands reste vide.

16h30. Conférence de presse donnée par Eddie Fouejeu, le coordonnateur général d’Afro Design. Il annonce que Laurent Etoundi Ngoa ne viendra plus. « Nous n’avons pas pu mettre sur pied tout le dispositif pour l’accueillir, le ministre ne peut pas arriver dans un chantier», avoue-t-il. Pour justifier les retards et les manquements de l’organisation, il affirme : « Le festival ne bénéficie ni de subvention, ni de sponsoring, mais est entièrement organisé sur fonds propres. Et quand on travaille sur fonds propres, on va à son rythme ». Reste à en convaincre les exposants inquiets. Pourtant, en avril dernier, au cours d’une conférence de presse, la régie Publicis.com, qui organise ce festival, avait promis que l’édition de 2010 ferait oublier le fiasco de 2009.

Le festival Afro Design, qui a plutôt des allures de foire, est ouvert aux petites et moyennes entreprises, de même qu’aux artisans et artistes. Il a pour objectifs, d’après le dossier de presse, d’« offrir aux entreprises une plate-forme d’échanges pour accroître leur visibilité et réaliser des actions marketing», entre autres. L’entrée coûte 200Fcfa par personne.

Comme pour augurer de la suite, la pluie qui s’est abattue sur la ville de Yaoundé en fin d’après-midi a transformé le stade annexe omnisports n° 3 en un immense champ boueux, et a contraint les exposants à empaqueter leurs objets, la toiture de paille des stands n’étant pas imperméable. Et c’est pataugeant dans la boue que les quelques visiteurs découragés ont dû quitter le site du festival Afro Design.

Médias : Equinoxe radio et télé sous scellés

La rédaction, le service commercial et la direction d’exploitation de Radio Equinoxe et d’Equinoxe télévision ont été scellés hier après-midi par des agents de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) et ceux de la division des impôts. Les scellés ont été apposés également à l’entrée de la salle des rédactions de la radio à Douala.
Une source interne a affirmé que la Cnps et les impôts réclament plus de 22 millions de francs Cfa à la chaîne du groupe La Nouvelle Expression. Le groupe serait d’ailleurs entré en contact avec ces administrations pour trouvé un terrain d’entente. En attendant, Equinoxe Tv continue de diffuser ses programmes.

dimanche 27 juin 2010

Festival : Afro design s’ouvre ce lundi à Yaoundé


La 2ème édition du festival Afro design débute ce jour à l’esplanade du stade omnisports de Yaoundé. L’ouverture officielle sera présidée par le ministre de la Culture et le ministre des Petites et Moyennes entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat. Un point de presse est prévu à 14h15 sur le site du festival. Afro design est ouvert aux artistes, artisans, musiciens, stylistes et même entreprises pour exposer leurs œuvres et présenter leurs service. La régie Publicis com qui l’organise explique que ce festival a pour objectifs la « réalisation d’une plateforme d’échanges entre l’élite africaine et le grand public et de stimuler un engouement général pour la création africaine sous toutes ses formes ». En marge de ces activités, des défilés de mode et des ateliers d’apprentissage sont prévus. Le festival Afro design se termine le 11 juillet.

lundi 21 juin 2010

Lazare Eloundou Assomo : « Le patrimoine c’est la fierté d’un peuple »


Le chef de l’unité Afrique du Centre du patrimoine mondial de l’Unesco parle des bénéfices de la reconnaissance d’un site comme patrimoine mondial. Ceci à l’occasion de la réunion sous-régionale de 23 pays africains et lusophones qui se tient à Yaoundé du 21 au 23 juin.


C’est quoi le patrimoine mondial?

Le patrimoine, c’est tout ce que nous tenons des générations précédentes et que nous avons la responsabilité de transmettre aux générations futures. C’est tout ce qui concerne notre identité culturelle, notre fierté, notre histoire ; c’est toutes les preuves de notre culture que nous devons préserver, parce qu’elle raconte l’histoire de nos peuples. Le patrimoine mondial, ce sont des sites, des territoires. Le Comité du patrimoine mondial est l’instance chargée d’établir ce patrimoine.

Quels sont les critères pour qu’un site soit reconnu comme patrimoine mondial ?

Tous les sites ne peuvent pas entrer dans la liste du patrimoine mondial. Ceux qui peuvent y entrer doivent avoir ce que nous appelons la valeur universelle exceptionnelle, ce qui veut dire que ce site doit être reconnu comme tellement important pour la communauté internationale qu’il faut lui donner un statut spécial, afin qu’en cas de problème, toute la communauté se mette ensemble pour le protéger. Par exemple, la réserve du Dja est très importante pour la biodiversité, pour le climat et l’équilibre du monde écologique.

Que peut apporter une telle reconnaissance à un pays ?

Enormément de choses. Un site reconnu sur la liste du patrimoine mondial, c’est une énorme publicité pour la culture d’un pays. Des visiteurs viendront voir pourquoi c’est si exceptionnel et cela pourrait créer plein d’emplois en termes de tourisme, et permettre le développement.