Le
distributeur camerounais parle de La Nuit de la série africaine qu’il a organisée
le 28 février, en partenariat avec le Fespaco.
Entretien
réalisé le 26 février au Village du CNA au Fespaco, à la faveur de la réunion
de la Commission des ayants droits du CNA Afrique constituée de professionnels
du cinéma.
Jean Patoudem |
Vous
organisez le 28 février, en partenariat avec le Fespaco, la nuit de la série
télévisée africaine. De quoi s’agit-il ?
L’audiovisuel africain est en
train de rencontrer son public grâce aux séries et aux téléfilms, même s’il y
en a très peu. Le cinéma africain n’existe pas parce que le mot cinéma fait
directement appel à des salles. Si vous faites des films en sachant que vous
n’avez aucun moyen de les montrer à votre public, c’est un problème. Voyant que
le Fespaco a une section compétitive des séries, j’ai eu l’idée d’organiser une
nuit des séries puisqu’à Ouaga, il fait beau. Comme tout festivalier, je suis
triste quand arrive minuit, qu’on ferme les salles et que je doive rentrer à
l’hôtel dormir. Je me suis dit : il y a les séries, on va les regarder
épisodes après épisodes, et Michel Ouédraogo [le délégué général du Fespaco] a
sauté sur l’occasion. Mais pour des raisons de sécurité, ca ne se tiendra plus
au Fespaco mais au CCF, de 22h à minuit.
L'affiche d'une série |
Quelle
est la place de la série africaine dans les chaînes de télévision du continent?
Elle n’existe pas quasiment. Il y a quelques
télévisions comme RTB au Burkina, RTI en Côte d’Ivoire ou RTS au Sénégal qui
diffusent des séries africaines, mais c’est quand même assez nul pour le
moment. C’est TV5 Afrique qui a pris le marché en créant une espèce de demande.
Il donne la possibilité aux Africains de voir leurs propres images alors que
les télévisions africaines servent à leurs peuples des images brésiliennes.
Après cela, il faut chercher où est l’erreur.
Propos
recueillis par Stéphanie Dongmo