A l’occasion de la
publication, en février prochain, du livre-témoignage de l’ex-compagne du footballeur Samuel Eto’o intitulé « Revenge
porn », nous vous proposons cette chronique écrite en janvier 2015. Nous pensons que cette chronique a inspiré Nathalie Koah à se lancer dans la rédaction de son livre finalement interdit de diffusion, mais dont le Pdf circule sur le net.
Annonce la parution du livre de Nathalie Nkoah. |
Le
monde entier, et moi en particulier, a suivi de près le feuilleton amoureux
entre François Hollande et Valérie Trierweiler, impliquant nécessairement
toutes les personnes qui gravitent autour du couple, dont Ségolène Royal et
Julie Gayet. Eh oui, nous faisons tous preuve de voyeurisme, nous qui rions, et
pas toujours sous cape, des déboires de ce quatuor amoureux, nous qui dévorons
le livre-confession de la journaliste, où elle raconte sa liaison et sa rupture
avec le président de la République française.
S’il
est une chose que ce dernier rebondissement nous a appris, c’est que les femmes
bafouées ont désormais un recours : l’écriture. Surtout si elles ont pour
atout d’avoir eu une liaison avec un homme remplissant l’une de ces
conditions : puissance, richesse, célébrité.
Nathalie Koah, jusqu’à il y a peu hôtesse de l’air du carré Vip de Camair Co, avait
tous ces atouts dans sa manche. Elle avait partagé, sept années durant, le lit
d’un homme célèbre, riche et puissant à la fois. Cerise sur le gâteau, cet
homme était également talentueux et, comble de bonheur, controversé.
Tous
les ingrédients pour une réplique à la Trierweiler étaient donc réunis :
une liaison torride, une rupture chaotique, une femme clouée au pilori, à tort
ou à raison. Mais surtout, des révélations croustillantes sur le caractère
incendiaire et les tendances sexuelles de l’un des footballeurs les plus
célèbres du monde. Beaucoup de secrets à dévoiler donc.
Moi
Nathalie Koah, face à la plainte et aux accusations de mon ex-amant, j’aurais
gardé mon calme et pris mon mal en patience. Je n’aurais pas brûlé mon histoire
par les deux bouts en la bradant aux radios et autres médias.
Moi
Nathalie Koah, j’aurais tout enduré le jour avec le sourire. Mais le soir,
dans le secret de ma chambre, j’aurais pris ma plume pour écrire et me défouler
de toutes les frustrations, les accusations et les humiliations.
Moi
Nathalie Koah, j’aurais raconté ma part de vérité dans un livre écrit à la
va-vite, avec ma douleur, ma colère et mon orgueil. J’aurai tout dévoilé :
ma rencontre avec Samuel Eto’o Fils, les voyages somptueux qu’il m’offrait, nos
disputes et la saveur de nos
réconciliations. J’aurais terminé par le moment où tout a basculé, quand
j’ai décidé de le quitter.
Moi
Nathalie Koah, j’aurais laissé libre cours à ma colère pour parler d’Eto’o,
cet homme qui m’offrait le ciel et qui, aujourd’hui, veut m’enfoncer plus bas
que terre. Au passage, j’aurais révélé des détails croustillant sur nos
expérimentations sexuelles, écorché les femmes de sa vie, mes anciennes
rivales, et salit ses hypocrites d’amis qui ne m’ont jamais aimé. En aucun cas
je ne me serais laissé démonter par un mariage, probablement de dépit, avec une
femme qui l’a attendu si longtemps.
Moi
Nathalie Koah, je serai délibérément resté évasive sur les raisons de ma
rupture. Je n’aurais pas donné satisfaction aux gens qui auraient attendu que
je clarifie ma relation avec Fally
Ipupa. Je n’aurais pas non plus donné satisfaction à ceux qui y auraient
attendu le nom d’un membre du gouvernement du Cameroun. Il faut bien garder
quelques manches pour soi, au cas où j’aurais besoin d’écrie un Tome II.
Nathalie Koah. |
Moi
Nathalie Koah, je n’aurais eu aucun mal à trouver un éditeur compétent qui
sache entourer la publication de mon livre de confidentialité. Le bouquin, que
j’aurais intitulé « Je te quitte,
merci de me laisser tranquille », serait sorti le même jour au
Cameroun et en Europe, mais surtout dans tous les pays où mon ex a été
titulaire.
Moi
Nathalie Koah, j’aurais publié mon livre dans la foulée du cuisant échec du
Cameroun en Coupe du monde et du retrait du brassard de capitaine des Lions
indomptables à mon ex, une aubaine commerciale. Le bouquin aurait
nécessairement été un Best-Seller, si on prend en compte ses clients
potentiels : les fans et les amis d’Eto’o, les ennemis et les détracteurs
d’Eto’o –et dieu sait s’il en a-, les professionnels du milieu footballistique,
du showbiz, les journalistes, etc.
Moi
Nathalie Koah, j’aurais par la suite vendu les droits d’adaptation au cinéma
de mon livre à un producteur, américain, jamais camerounais, encore moins
français. En plus d’avoir eu mon nom étalé en première page des journaux les
plus importants de la planète, j’aurais eu le plaisir de voir mon histoire
portée à l’écran et mon nom immortalisé à jamais.
Moi
Nathalie Koah, accusée et jetée en pâture par mon ex, j’aurais raflé plusieurs
millions de Fcfa en dommages et intérêts pour assurer mes vieux jours – eh
oui ! La beauté n’est pas éternelle.
Mais
Nathalie Koah n’étant pas moi, elle n’a rien fait de tout ça quand il en était encore temps. Aujourd’hui, son
histoire est dévaluée et ne peut plus faire l’objet d’un livre à succès, avec
son goût de déjà entendu. Il est trop tard, impossible de rattraper le coup.
Avis donc à toutes les femmes qui fréquentent les lits d’hommes riches,
célèbres et/ou puissant. Mettez-vous dès maintenant à la prise de note pour
votre futur Best-seller. Si nécessaire, enregistrez quelques conversations
compromettantes et gardez le tout bien au chaud. N’ayez crainte, l’occasion de
ressasser publiquement ces vieux souvenirs se présentera plus vite que vous ne
le pensez, car l’homme est et restera un loup pour la femme.
Stéphanie Dongmo
Bravo Stephanie pour cette belle chronique. Une analyse profonde et objective Tu ne devrais plus seulement te limiter au grand reportage. Cependant contrairement à toi je crois que ce livre est toujours d'actualité; Leur procès est toujours en cours au Tribunal
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