Arrivé
à la scénographie par hasard, il s’impose peu à peu dans ce métier difficile.
Il était l’invité de l’Association des journalistes culturels camerounais pour
parler de son métier, le 6 décembre dernier à Yaoundé.
Fleury Ngameleu s'entretient avec les journalistes |
Dread locks, yeux
légèrement rougis, chemise noire et jeans bleu. Voilà quelques mots qui
caractérisent bien Fleury Ngameleu, en tout temps et en tout lieu. C’est avec
de la bonne humeur qui Fleury Ngameleu a entretenu les journalistes culturels
de la Cameroon art critics (Camac) sur la scénographie et sur son parcours. C’était
vendredi après-midi, à la maison des loisirs et de la culture Fiiaa, au
quartier Nsimeyong à Yaoundé.
Initiées par la Camac
depuis 2010, les Rencontres professionnelles sont une activité dont le but est
de créer des moments d’échanges conviviaux avec les professionnels de la culture
pour apprendre de leur expérience et sur leur métier. La rencontre avec Fleury
Ngameleu a été riche en enseignements sur la scénographie, le théâtre et l’art
en général.
Les participants ont
notamment appris que cet homme, qui chérit la bière aussi fort qu’il aime la
culture, est parti de la poésie pour arriver dans la scénographie tout à fait
par hasard grâce au metteur en scène Martin Ambara.
Sa première scénographie,
il l’a réalisé sur la pièce « Qui a
tué M. Zyed ? » Alors qu’il avait un blocage, Martin Ambara lui a
promis 200 000Fcfa pour réaliser ce travail, cela a été une motivation
suffisante. Plus tard, il a créé la scénographie de la pièce « Haiti » de Landry Nguetsa et
« Rêve de fou », mise en
scène par Eric Delphin Kwegoué, entre autres.
Pour lui qui s’est
formé sur le tas, la scénographie est le prolongement de la pensée de l’auteur.
Elle retranscrit sur la scène les émotions du texte, dit ce que le metteur en
scène n’arrive pas à dire, contribue à faire comprendre et sentir la pièce.
S’il aime son métier,
Fleury Ngameleu a tout de même des regrets : « Au Cameroun, et particulièrement à Yaoundé, il n’y a pas de
véritable salle pour pouvoir réaliser une vraie scénographie »,
dit-il. Pour lui, la scénographie est aujourd’hui dévaluée et les metteurs en
scène préfèrent des scénographies dépouillées, pour faire voyager facilement
leur pièce, sans avoir besoin du scénographe.
Le métier ne paie pas car
il y a peu de représentations théâtrales, donc, peu de sollicitations.
Cependant, la scénographie s’impose de plus en plus dans le théâtre. « C’est
un métier d’avenir », soutient-il, même si son présent reste difficile.
En 2010, Fleury
Ngameleu, ancien commerçant de son état, a initié le festival Escales poétiques
qui se tient chaque année à Yaoundé : « Ce
que je fais de mieux c’est écrire la poésie ».
Stéphanie
Dongmo
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