Du
3 au 5 décembre 2015, la Cameroon Art Critics (Camac), association de
journalistes culturels camerounais, a organisé un atelier de formation à la
critique des arts plastiques, en partenariat avec l’Institut Goethe du
Cameroun.
Des journalistes dans le hall de Bandjoun Station. |
Le lieu choisi pour abriter
cet atelier n’est pas anodin : le centre d’art contemporain Bandjoun
Station, fondé en 2008 par le plasticien Barthélémy Toguo où l’exposition
Stories Tellers a été prolongée jusqu’en mars 2016.
Une vue du centre d'art contemporain. |
Treize personnes ont été sélectionnées
pour participer à cet atelier. Ils sont journalistes, chroniqueurs ou
médiateurs culturels. Ils sont venus de Douala et de Yaoundé, avec pour attente
commune d’acquérir des bases théoriques et pratiques pour mieux appréhender une
œuvre d’art, la décrypter, la critiquer et la restituer au public. Ils sont
repartis de Bandjoun en étant plus sûrs d’eux-mêmes, ayant appris les
techniques, les ficelles et les astuces du métier.
Visite des plantations de BS. |
Ceci grâce à trois formateurs: Germain Loumpet, archéologue et muséologue a entretenu les participants à l’atelier sur la production, la diffusion et la consommation de l’art au Cameroun, à travers des éléments historiques, anthropologiques et politiques, les genres et les courants. Hervé Youmbi est un plasticien bien connu pour ses portraits au réalisme saisissant. Il s’est penché sur la pratique de l’art plastique au Cameroun. Par sa longue pratique du métier, le critique d’art Lionel Manga, commissaire d’exposition depuis peu, a été plus proche des participants. Avec eux, il a discuté des techniques de lecture d’une œuvre d’art, et d’écriture d’un article critique.
A côté de l’atelier
proprement dit, la Camac a initié d’autres activités à l’intention des
participants et animateurs de l’atelier. Il y a eu la visite des plantations de
Bandjoun Station qui entend allier l’art et l’agriculture. Car le centre d’art
contemporain développe un projet agricole dans des plantations où poussent du
café, du maïs, des haricots, et même du moringa, cultivés de façon bio. Il y a
eu enfin la visite de la Fondation Jean Félicien Gatcha, perchée sur les hauteurs
du village Bangoulap.
Le Point de presse de Monsieur n'importe qui. |
Il y a eu les
rencontres professionnelles avec Barthélémy Toguo, l’hôte de l’atelier. Il a partagé
avec les journalistes son enfance, ses études, son travail de plasticien et ses
combats. Les participants ont eu l’occasion de regarder le film « Barthélémy Toguo : deux mains…
le monde », documentaire de 52 min réalisé par Thierry Spitzer en
2014.
Il y a eu la visite de
l'espace culturel Tégang de la compagnie Feugham, à Bafoussam. Avec à la clé
deux spectacles solos : « Point
de presse de Monsieur N’importe qui » de Wakeu Fogaing dans la peau
d’un dictateur qui répond à ses détracteurs, et « Je n’aime pas l’Afrique » de Louis Marie Noubissi Tchoupo,
dit Armstrong, qui rend hommage à Paul Niger et critique la dérive sociale
africaine.
Créée le 16 juillet
2015 à Yaoundé, la Camac a pour ambition de promouvoir l’excellence dans le journalisme
culturel. Son président est Parfait Tabapsi, rédacteur-en-chef du mensuel
culturel Mosaïques paraissant à Yaoundé.
Stéphanie
Dongmo, à Bandjoun