La
17ème édition se tient à Yaoundé du 29 juin au 6 juillet. Pour la
première fois depuis plusieurs années, deux longs-métrages camerounais sont en
compétition officielle.
Soirée d'ouverture Ecrans noirs 2012. Irène Bark, directrice du Goethe Institut, Bassek Ba Kobhio, promoteur du festival et Kim Guyen, réalisateur du film "Rebelle" |
W.A.K.A de Françoise Ellong et Ninah’s dowry de Victor Viyuoh. Ce sont deux longs-métrages de fiction retenus en compétition officielle aux Ecrans noirs. Ils viennent sauver l’honneur du Cameroun après plusieurs années d’absence en
compétition officielle.
Le festival de cinéma
Ecrans Noirs se tient à Yaoundé du 29 juin au 6 juillet, sur le thème
« « Les nouvelles formes de
production et diffusion cinématographique en Afrique : potentialités et
limites de l’innovation technologique ». Cette 17ème
édition fait la part belle aux productions d’ici en créant une compétition
camerounaise. Dix films sont en lice dans cette catégorie. Notamment Calypso Rose, le documentaire de Pascale
Obolo remarqué au Fespaco (2ème prix du documentaire). Quatre films viennent
de Collywood, l’industrie du cinéma anglophone spécialisée dans la vidéo
domestique. Des productions en anglais venues du Sud et au Nord Ouest, auxquelles
les Ecrans Noirs donnent de plus en plus de place depuis 2010.
Les films camerounais
s’imposent aussi dans la section documentaire avec des titres comme le très
engagé Le dos de la veuve de Mary
Noël Niba qui est par ailleurs responsable de la communication à l’ambassade du
Cameroun à Paris. La section panorama leur fait largement la part belle avec 10
productions camerounaise sur 12.
Un
cru prometteur
De manière générale, la
programmation des Ecrans Noirs 2013 laisse présager un bon cru. On y retrouve des
films qui ont fait leurs preuves dans les festivals importants. Notamment Les chevaux de Dieu du Marocain Nabil
Ayouch, présenté à Cannes en 2012 ; La
pirogue du Sénégalais Moussa Touré, Etalon d’or de Yennenga au Fespaco 2013 ;
Même pas mal (Prix du documentaire au
Fespaco 2013) de la truculente Nadia
El Fani qui, malgré le cancer qui la ronge, continue à se battre contre les
islamiste en Tunisie après le très célèbre Laïcité
Inch’Allah ; Dialemi, le
court-métrage de la Gabonaise Nadine Otsobogo (Poulain de bronze au Fespaco
2013) ; Rengaine de Rachid
Djaidani, film tourné en neuf ans sans argent et salué par la critique à sa
sortie en France en novembre 2012, et Du
coq à l’âne dans la tabatière, un documentaire de Hermegilde
Razafitsihadinoina primé aux Rencontres du film court de Madagascar, en avril
dernier.
Pour Bassek Ba Kobhio,
son promoteur, le festival Ecrans noirs est « une
espèce de poche de résistance pour que les films africains les plus récents
soient vus ». Le film d’ouverture cette année est Toile d’araignée du Malien Ibrahima Touré. Un film sur le mariage
forcé qui a bénéficié d’une importante exposition médiatique, malgré ses
imperfections techniques.
Des
projections dans les quartiers
Une projection du Cinéma numérique ambulant. |
Comme par le passé, les
projections des Ecrans noirs se feront en salle (Institut français de Yaoundé,
Institut Goethe, CNPS), et en plein air au Village du festival, sis au
Boulevard du 20 mai. Mais l’innovation cette année est la décentralisation du
festival dans les quartiers.
Le Cinéma Numérique Ambulant (CNA) Cameroun organise
à cet effet la projection des films en compétition au festival dans neuf
quartiers de la ville de Yaoundé et ses environs, du mercredi 26 juin au
vendredi 5 juillet, tous les soirs à partir de 18h : Mendong, Nlongkak, Soa,
Mfandena, Biyem-Assi ; Nkoabang, Cité Verte, Melen et Anguissa. Le but de
cette opération est de rapprocher les Ecrans noirs des populations, de créer et
de fidéliser de nouveaux publics pour se festival.
Par ailleurs, en marge
du festival, un Forum de films documentaires se tient les 2 et 3 juillet
prochains à l’Institut Goethe de Yaoundé, sous le thème « La production et la distribution du
documentaire à la télévision ». Organisée par l’Association des
producteurs indépendants du Cameroun (APIC), cet atelier a pour but de trouver
des solutions aux problèmes que rencontre la diffusion du documentaire de
création.
Les Ecrans noirs
bénéficient du soutien du ministère des Arts et de la Culture. En mars 2012, une
convention a été signée entre les deux parties. Le festival a ainsi bénéficié
d’un appui financé du gouvernement, à hauteur de 51 millions de Fcfa. Le
montant du financement de cette année n’a pas encore été communiqué.
Stéphanie
Dongmo