Peinte par Léonard de Vinci au 16ème siècle, La Joconde est la principale attraction du musée du Louvre à Paris.
« Ouaouh ! J’ai vu Mona Lisa, maman », claironne Arlette. Juchée sur les épaules de son père, le regard illuminé, la fillette de 7 ans fait sa première rencontre avec La Joconde, une œuvre universellement célébrée. En ce lundi 24 octobre, considéré comme un jour sans affluence, plus de 300 visiteurs ont pénétré dans la salle 6 du pavillon Richelieu, qui abrite les collections italiennes au Musée du Louvre, pour admirer cetllte œuvre. A l’entrée, une femme a posé un chevalet et reproduit « La vierge à l’enfant » de Raphael. L’odeur de la peinture happe les narines et donne un coup de neuf aux toiles. La salle baigne dans une lumière jaune tamisée. Les bruits des gens montent comme une clameur, entre les cris des enfants et les explications des guides.
Fière allure
Accrochée en face du très grand « Les noces de Cana » (6,77 m x9,94m) de Paolo Caliari, dit Veronèse, La Joconde, avec ses 77x53 cm, paraît presque insignifiante. Cependant, c’est vers elle que tous les regards se tournent. Les visiteurs sont massés autour de la barrière de sécurité, les appareils photos levés au dessus de la tête. Les flashes crépitent. Au pied de l’œuvre, une inscription : « Léonard de Vinci, portrait de Lisa Gheradini, épouse de Francesco del Giocondo, dite Mona Lisa, La Gioconda ou la Joconde. Peint à Florence vers 1503-1506. Acquis par François 1er vers 1518 ».
Installée dans son palais de verres, un caisson isotherme, Mona Lisa a fière allure. Drapée dans sa dignité, elle a les cheveux qui lui tombent sur les épaules, son corsage laisse voir la naissance des seins, ses mains sont nonchalement croisés et son sourire énigmatique. La distance de cinq mètres imposée aux visiteurs ne permet pas de distinguer les détails de ses traits, encore moins les affres du temps sur cette toile vielle de plus de 500 ans.
Oeuvre de légende
Malgré l'affluence autour de La Joconde, tous les visiteurs ne restent pas pantois face à son regard inquisiteur qui vous suit partout. C'est le cas de Natiga, une jeune femme venue avec son compagnon de Virginie aux Etats-Unis: "Je suis venu ici parce que j'ai beaucoup entendu parler de Mona Lisa. Je m'en voulais de ne pas encore l'avoir vu. Mais là, le tableau n'est pas aussi terrible que je l'avais envisagé. Je n'ai pas ressenti d'émotion particulière". Françoise, un agent d'accueil et de surveillance, essaie d'expliquer l'engouement des gens pour cette toile: "C'est la dernière oeuvre de Léonard de Vinci mort en 1519 et c'est son oeuvre la plus réussie, il l'a fait sans calque. Il y a aussi le sourire de Mona Lisa qui est devenue célèbre. Il faut dire que ce tableau est une légende qui est entretenue par la publicité".
Trop vieille
Ce qui a fait dire au Musée du Louvre qu’elle est trop vieille pour être transporté, suite à une demande de prêt formulée par une société italienne, pour une exposition prévue à Florence en 2013. « Avec le temps, le tableau peint sur un panneau de bois de peuplier très mince s'est courbé et présente une fente nettement visible au dos, côté gauche, qui s’élargit. Même quand nous la décrochons pour son examen annuel, nous ne l'amenons pas au laboratoire, nous l'étudions en salle», expliquait Vincent Pomarède, le conservateur en chef du département des peintures, dans le Figaro en août dernier.
Stéphanie Dongmo