Les représentants de ce réseau de cinéma mobile se sont réunis du 17 au 21 janvier à Cotonou au Bénin avec des directeurs de la cinématographie de quatre pays, pour faire le point sur leurs activités.
18 janvier 2012 à Cotonou, Bénin. Des représentant du réseau Cinéma numérique ambulant (Cna) posent. |
Du 17 au 21 janvier 2012, les représentants du Cinéma numérique ambulant (Cna) du Burkina Faso, du Niger, du Bénin, du Mali, du Togo, de France et du Cameroun se sont réunis à Cotonou pour faire le point du partenariat entre la structure de coordination qu’est le Cna-Afrique et Africalia Belgium. Depuis 2009, cette coopération a aidé à la mise en place de la coordination du réseau Cinéma numérique ambulant en Afrique et au financement de plusieurs activités, dans le cadre d’un programme puriAnnuel 2009-2011.
Le Cna et les politiques culturelles des pays
La rencontre de Cotonou a également été l’occasion pour le Cna d’échanger avec les directeurs de la cinématographie nationale de quatre pays où il est implanté : Bénin, Burkina Faso, Mali et Niger. Les sujets abordés au cours de deux jours de travaux ont été, entre autres, la participation des Cna à la politique culturelle des pays et la question du droit d’exploitation des films. Il est ressorti des échanges que le Cna entretient déjà de bons rapports avec les directions de la cinématographie. D’ailleurs, au Mali et au Niger, le Cinéma numérique ambulant siège au conseil d’administration des directions générales de la cinématographie, en qualité de représentant des exploitants de films. Même si, pour le Cna, cette exploitation est à but culturel et non lucratif. « Tous les Cna ont été créés avec la caution des directions de la cinématographie et nos actions devraient rentrer dans le cadre de l’atteinte des objectifs de ces directions »,a rappelé Wend Lassida Ouédraogo, le coordonnateur du Cna-Afrique.
Pour concrétiser ce partenariat, le Cna-Afrique s’est ouvert aux directions de la cinématographie des pays où il est implanté. Dorothée Dognon, le directeur de la cinématographie du Bénin, a été désigné par ses pairs pour les représenter au conseil d’administration du Cna-Afrique. Pour Hema Djakaria, directeur général de la cinématographie au Burkina Faso, en diffusant des films en projection non payante, le Cna remplit une mission de service public et devrait, par conséquent, être soutenu par l’Etat. Ybrah Ali Alain Damba, le directeur du Centre national de la cinématographie du Niger (Cncn), a abondé dans le même sens en déclarant aux représentants du Cna : « à partir du moment où le Cna intègre la politique nationale, il faudrait que l’Etat vous aide ». Moussa Diabate, le représentant du directeur général de la cinématographie au Mali, a assuré que « les pouvoirs publics s’engagent à appuyer cette volonté du Cna d’amener le cinéma aux populations défavorisées ».
L’autre question à l’ordre du jour a été le droit d’exploitation des films. Christian Lambert, fondateur du Cna et président du Cna-France, a expliqué qu’en créant le Cna, il n’a jamais été question de pirater les films, mais de payer des droits. Wend L. Ouédraogo ajoute qu’en dehors des droits d’exploitation, le Cna Burkina Faso paie les droits d’auteur.
Petite histoire du Cna
Le Cinéma numérique ambulant est un réseau de cinéma mobile créé en France il y a une dizaine d’années. Depuis 2004, il s’est installé progressivement dans plusieurs pays africains à travers des associations de droit local : au Bénin, au Mali, au Burkina Faso, au Niger, et depuis peu au Sénégal, au Cameroun et au Togo, sous la coordination du Cna-Afrique, créé en 2008 avec siège à Ouagadougou. Face à la fermeture des salles, le Cna s’est donné pour objectif la diffusion des films africains dans les régions où le cinéma n’existe pas. Le but étant de contribuer à l’accès du plus grand nombre au cinéma et de former le public à l’image. Le Cna gère actuellement 13 unités qui organisent des projections itinérantes en séances non payantes. Au Cameroun, le Cinéma numérique ambulant est cours de création. Les premières projections sont prévues pour le mois de février prochain.
Stéphanie Dongmo, à Cotonou.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire