Exposition à l'Institut français de Yaoundé. Une création de Samba Diaw. |
Du 12 au 16 juin
derniers, Yaoundé a accueilli le Forum des métiers de la mode et du design
organisé par le Centre des créateurs de mode du Cameroun (Ccmc) que dirige Yves
Eya’a. Le but de cette troisième édition était la « valorisation et le
développement des industries de la mode et de création au Cameroun ». A
cet effet, les créateurs ont travaillé sur un tissu en noir et blanc imposé par
l’organisation, un produit de la collection Ebony de la Cicam.
Institut Goethe de Yaoundé. Les panélistes à la conférence. Photo Goethe. |
Pendant six jours, des
experts français et allemands ont animé des ateliers de formation à l’intention
de jeunes créateurs de mode et design. Les activités ont porté sur les
techniques de coupe et de couture, sur les finitions et sur les normes
internationales des créations, entre autres. Au programme aussi, plusieurs
expositions. Le Ccmc a accueilli des photographies du Français Sébastien
Véronèse, l’hôtel Hilton une série de modèles de créateurs camerounais. Le
Forum s’est ouvert le 12 juin dernier par le vernissage de l’exposition
baptisée « Coup de cœur », composée de créations des stylistes
camerounais Jamel O. et Maurice Leroy, et du Sénégalais Samba Diaw.
Ecole Best-Sabel de Berlin |
Professionnalisation
Pour Sakina M’Sa, « aujourd’hui,
un créateur de mode n’est pas qu’un artiste, c’est aussi un chef d’entreprise.
On a le droit de gagner de l’argent ». Et pour se faire, les créateurs
doivent aussi mettre l’accent sur les finitions, l’enjeu étant la qualité du
produit fini. Jean Philippe Azegue a déploré le fait que les créations
camerounaises ne respectent pas toujours les normes internationales et peu de
marques s’exportent. D’où la nécessité de créer des entreprises de couture. Il
a ajouté que les créateurs camerounais soient abandonnés à eux-mêmes, en
soulignant la nécessité du soutien de l’Etat d’appuyer les regroupements
existants comme la Fédération camerounaise du prêt-à-porter.
Création de Juliette Ombang |
Juliette Ombang,
fondatrice de la marque Black Giraffe depuis 1980, s’est étendu sur l’opportunité
que représente le prêt-à-porter pour les créateurs camerounais. D’ailleurs, se
désole-t-elle, « 90% de ce que les boutiques vendent, c’est du
prêt-à-porter importé de l’étranger. Il faut faire du prêt-à-porter pour la
clientèle locale, et il y a une clientèle. Moi-même, je ne produit pas assez
par rapport à la demande ». Pour elle, les problèmes de la mode au
Cameroun sont de plusieurs ordres : le manque d’organisation, le manque
d’infrastructures, les difficultés d’accès à la matière première et l’absence
de main d’œuvre qualifiée.
Le 3ème
Forum des métiers de la mode et du design s’est achevé le 16 juin par un défilé
de mode à la résidence de l’ambassadeur de France au Cameroun, Bruno Gain, en
présence de l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne et des membres
du Cercle des amis du Cameroun (Cerac). Ce défilé s’est déroulé sur le thème
« Regards croisés des cultures », avec des collections de Sakina M’Sa
avec l’école Notre Dame des Victoires de Mvog-Ada, de Florence Amanoga Oloumou,
de Dio Ali, de Georges Boutsili Embolo, de Josiane Tchekoudjouo, de Juliette
Ombang et de l’école Best-Sabel de Berlin. Avant cela, pendant le cocktail, il
y a eu une projection de photographies de Sébastien Véronèse, assurée par l’équipe
du Cinéma Numérique Ambulant Cameroun, qui a bravé la pluie pour installer son
écran en plein air.
Yves Eya'a |
Pour Yves Eya’a,
l’organisateur de ce forum, l’ambition de cet évènement est de « préparer
au mieux les entreprises à rejoindre le monde de la mode internationale,
d’encourager les créateurs à se nourrir de l’extérieur tout en conservant leur
implantation locale. L’idée de ce forum naît du souci de professionnaliser les
entreprises camerounaises dans le secteur des industries créatives en générale ».
Stéphanie
Dongmo
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