Nimes, 25 mai 2012. Didierlaurent interrogé par le journaliste Claude Sérillon. A côté, Marion Mazauric, directrice des éditions Au Diable Vauvert et co-fondatrice du prix Hemingway. |
Nîmes, 25 mai 2012. Il est 19h et la Feria (fête populaire annuelle centrée sur la tauromachie) bat son plein, à l’issue de la Corrida (course de taureaux consistant en un combat à l’issue duquel le taureau est mis à mort). Les populations de la vile et de ses environs festoient autour de concerts en plein air, en sirotant du vin et en mangeant de la paella (plat à base de riz). Au milieu des arènes, sur le sable fin, se déroule la cérémonie de remise du prix Hemingway 2012. Pour cette 8ème édition, le prix littéraire est décerné à Jean-Paul Didierlaurent.
Cet ingénieur
informatique, habitant des Hautes-Vosges, avait déjà été distingué en 2010, après
avoir été trois fois finaliste. Sa nouvelle intitulée « Mosquito » raconte
l’histoire d’un musicien qui découvre la tauromachie. « Je suis très
heureux de recevoir le prix Hemingway pour la seconde fois. C’est la nouvelle
qui m’a amené à ce monde de la tauromachie que je ne connaissais pas. Cette
année étrangement, j’ai vraiment eu le sentiment que je partais du monde de la
tauromachie pour pénétrer dans celui de la nouvelle », affirme
Didierlaurent.
Le jury présidé par la
femme de lettres Laure Adler a eu à examiner plus de 200 textes dont la moitié
en espagnol, venus de France et d’Espagne, mais aussi du Guatemala, de
Colombie, du Venezuela, du Mexique, du Pérou, du Salvador, de l’Uruguay, d’Argentine,
du Canada, des Etats-Unis et d’Italie. D’après le comité d’organisation, « les
noces de la littérature et de la Feria sont fécondes. Jamais autant d’écrivains
n’ont envoyé de textes. Force est de constater que cette année, la langue
espagnole prend de plus en plus d’importance. Se prête-t-elle mieux au conte ? » L’année
dernière, l’organisation du prix avait eu la surprise de recevoir des textes
venus du Cameroun et du Burkina Faso, des pays où la culture de la tauromachie
n’existe pas.
Car, le prix Hemingway
récompense une nouvelle inédite construite autour de l’univers de la
tauromachie, d’un écrivain ayant déjà publié une œuvre sur quelque support que
ce soit. Il est organisé depuis 2004 par l’association Les avocats du diable, sur une idée de Marion Mazauric, directrice des éditions Au
Diable Vauvert. Cette maison va publier, au cours de l’année, un huitième
recueil de nouvelles qui rassemblera les 26 textes finalistes. Dès
2013, le prix Hemingway sera organisé conjointement sur deux places fortes de
la tauromachie, Nîmes et Madrid, avec deux jurys distincts qui désigneront un
lauréat par capitale, à partir de la même sélection internationale des
finalistes.
Les autorités de la
ville se félicitent de l’existence de ce prix, en ce 60ème
anniversaire de la Feria. « En cette année de célébration de l’un des plus
grand rendez-vous de tauromachie du monde, celui de Nîmes (si proche de Madrid…),
saluons d’un brindis [geste de dédicace dans le monde de la tauromachie] fraternel
le grand Ernest [Hemingway, 1899-1961] qui vécut avec tant de puissance sa
passion taurine », déclare Jean-Paul Fournier, le maire de Nîmes.
Stéphanie
Dongmo à Nîmes
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