mercredi 28 juillet 2010

Littérature : Evelyne Mpoudi Ngollé inscrite au programme scolaire

« Petit Jo, enfants des rues » a été dédicacé mardi 27 juillet à l’hôtel Hilton de Yaoundé. Le roman de 188 pages, vendu au prix de 2500Fcfa, a paru en 2009 aux éditions Edicef/Hatier international, dans la collection Littérafrique. Les 13 chapitres du livre racontent l’histoire d’un enfant de père et de mère inconnus qui vit dans la rue. Après mille et une turpitudes, il fini cependant par connaître des jours meilleurs. « J’ai vu là un roman dont la fonction, me semble-t-il, est initiatique. C’est un véritable manuel scolaire », a déclaré Jean Tabi Manga, recteur de l’université de Yaoundé II par ailleurs président de la Commission nationale d’agrément du manuel scolaire. « Petit Jo, enfant des rues » est d’ailleurs inscrit au programme des classes de 3ème dès la rentrée scolaire prochaine. Aussi, comporte-t-il, après chaque chapitre, des parcours didactiques destinés à l’enseignant et à l’élève pour décrypter le texte.
Née le 13 mars 1953 à Yaoundé, Evelyne Mpoudi Ngollé est, depuis 2001, inspecteur général de pédagogie chargé des lettres, des arts et des langues au ministère des Enseignements secondaires. Son premier roman, « Sous la cendre, le feu », a paru aux éditions l’Harmattan en 1991. Pendant plusieurs années, il a été, lui aussi, inscrit au programme scolaire.

jeudi 22 juillet 2010

Nécrologie : Jean Bikoko Aladin est mort



Le musicien camerounais s’est éteint au petit matin de jeudi 11 juillet à l’hôpital central de Yaoundé, à l’âge de 71 ans.


Qui dit Jean Bikoko Aladin dit assiko. Auteur, compositeur et interprète, Jean Kikoko Aladin a modernisé le rythme et contribué à le populariser, par sa virtuosité et sa technique du jeu de la guitare. Né vers 1939 à Eséka au Cameroun, Jean Bikoko Aladin tombe amoureux de la musique en écoutant Albert Dikoumé, considéré comme l’un des précurseurs de l’assiko contemporain. Là-bas à Bonepoupa, il se fabrique lui-même une guitare qui devient sa principale attraction. Puis, il commence à jouer le soir dans des bars et des cabarets.
Sans le sou, Jean Bikoko Aladin s’en va à Douala et entreprend de faire des petits métiers. Un jour, il rencontre le guitariste Alexandre Ekong qui lui donne sa chance en l’introduisant à la radio où il a l’occasion d’interpréter quelques titres de son cru. Le public est conquis, et c’est le début de la carrière de Jean Bikoko Aladin. Quelques mois plus tard, en 1950, son premier 45 tours, « Mbimba/koo wada a man lolo » sort, sous le label Afrique ambiance. Plus tard, il monte son orchestre baptisé « Jean Bikoko et ses Hetlers ». Son 2ème album, « Wanda ntet », traverse les frontières du Cameroun. Jean Bikoko qu’accompagne son groupe est alors invité à jouer dans plusieurs pays africains. En 1972, pour diversifier ses entrées, il ouvre à Eséka un bar-restaurant-auberge. Mais le projet fait long feu.
Cependant, la renommée de Jean Bikoko Aladin continue d’accroître. Il assure les premières parties de Tino Rossy, Claude François, Johnny Halliday, Sylvie Vartan… Il est l’auteur de plusieurs titres à succès dont « Di yanna », « Hiki djam ligwe nguen », « Makabo maoo », « Saï mbog », « A viga tio me », «Ntutu bakeke », « Jolie Yem ». En 2003, il réalise « Um Nyobo » pour rendre hommage au nationaliste camerounais Ruben Um Nyobè. En 2008, il sort « Assiko story ». En juin 2010, son titre « Kon y bi kon » est inscrit dans la compilation de musique « Un taxi pour Yaoundé ». Ses dernières années, Jean Bikoko Aladin les a vécus à Eséka. Il laisse derrière lui des artistes prêts à porter haut le flambeau de l’assiko, à l’exemple de Kon Mbogol.
Stéphanie Dongmo

mercredi 21 juillet 2010

Babel Léontine Babeni : « La caricature a permis de regarder les choses autrement »


La directrice du Festival international de la caricature et de l’humour de Yaoundé parle des innovations de la 12ème édition du Fescarhy, du 19 juillet au 7 août à Yaoundé.



Quelles sont les innovations de cette 12ème édition du Fescarhy?
La première innovation a trait aux enfants, qui sont en vacances. Cette année, nous allons leur faire la part belle, à travers D’jino land. C’est un espace qui leur sera ouvert pendant 10 jours, à partir du 23 juillet, de 10h à 18h à l’hôtel de ville. Il y aura des jeux vidéo, des jeux de société, de la musique et des contes pour enfant. Seulement, on demandera aux enfants d’acheter une bouteille de D’jino, pour avoir accès à l’espace. La deuxième innovation est que nous organisons quatre résidences de formation sur le dessin académique ; l’image, l’illustration et le graphisme ; l’administration web et le dessin animé.
Cette année, le thème est, justement : « Dessin animé et le développement de l’enfant »...
Le dessin animé véhicule énormément d’informations et l’enfant apprend très vite. L’image est très forte, elle ne requiert aucune compétence pour la comprendre et les enfants en sont accros. Mais nous nous sommes rendu compte que nous, les Africains, nous sommes absents de ce moyen d’expression. C’est vrai, le dessin animé coûte excessivement cher et nous n’avons pas les moyens. Mais nous voulons essayer le maximum avec le minimum que nous avons. D’où l’idée d’un regroupement de pratiquement 11 pays africains pour créer un personnage que nous appellerons Boyoko. Nous allons le promouvoir et, à travers lui, raconter les aventures africaines pour que les enfants, même ceux d’ailleurs, puissent apprendre notre culture. Nous espérons vous le présenter à l’ouverture solennelle du festival, le 30 juillet à partir de 15h à l’esplanade de l’hôtel de ville. Déjà, nous sommes en train de mettre sur pied le site boyoko.com. Nous allons aussi organiser un atelier en webmastering pour former les dessinateurs en gestion de site web. A la fin, chaque pays va créer un pôle qui pourra diffuser sa culture à travers les aventures de Boyoko. C’est pourquoi cette 12ème édition est assez spéciale.
Après 12 ans d’existence, quel bilan faites-vous du Fescarhy ?
Nous estimons que le bilan est assez positif. La première édition, nous l’avons faite un peu à tâtons. Pas de professionnalisme, juste l’amour de promouvoir un métier de la communication.
Le Fescarhy 2010 célèbre les 50 ans de la caricature au Cameroun. Quel regard portez-vous sur ce parcours ?
Je trouve que la caricature a beaucoup évolué. Nous voulons, justement, nous arrêter pour faire l’historique et l’évolution de la caricature en 50 ans au Cameroun. La caricature a permis de regarder les choses autrement.
Il est aussi prévu une exposition sur le thème « Femmes d’impact ». En quoi va-t-elle consister ?
On dit souvent que derrière un grand homme se cache une grande femme. Donc, nous allons marquer un arrêt pour nous demander quelles sont les femmes qui ont marqué l’indépendance du Cameroun. Sur près de 200, on en a retenu cinquante. J’invite les gens à venir la découvrir. Ce sera une exposition géante de dessins qui sera aussi déclinée en bouquin. Propos recueillis par Stéphanie Dongmo

lundi 19 juillet 2010

Médias : les journalistes culturels ont leur association


Cameroon art critics (Camac), l’association des journalistes culturels du Cameroun, est né vendredi 16 juillet 2010 à l’Institut Goethe de Yaoundé, au cours d’une réunion d’une quinzaine de journalistes spécialisés dans la couverture des faits culturels dans divers médias (photo). Camac a pour objectif, selon ses statuts, de « promouvoir l’excellence dans le journalisme culturel ». Le comité exécutif de cette association, c’est-à-dire le président, le secrétaire générale et le trésorier, reste à pourvoir. Les responsables de l’association seront connus à l’issue des élections prévues dans deux semaines.

jeudi 15 juillet 2010

Opéra : Notre-Dame de Paris à Yaoundé


La comédie musicale « Notre-Dame de Paris » sera jouée ce vendredi 15 juillet à 19h au cabaret le Mi-Sahel à Yaoundé. Dans une mise en scène de Jacobin Yarro, le public pourra revoir tous les personnages du roman de Victor Hugo, paru en 1831 et décrivant les dérives sexuelles de la société française du 15ème siècle : Esméralda, Quasimodo, Claude Frollo, Pierre Gringoire…

Depuis, le roman a été adapté à l’opéra par Luc Plamodon et Richard Cocciante, et parcouru le monde. Christian Akoa (photo), directeur artistique et chef de cœur de la pièce, promet que le public ne sera pas déçu. « Il est question, pour nous, d’en offrir une version camerounaise. Nous avons voulu nous approprier cette problématique et, à l’occasion du 14 juillet (fête nationale française), revisiter l’histoire ». Tous les acteurs de cette comédie musicale sont jeunes et camerounais. Ils se nomment Brigitte Belinga, Roland Lokcha, Gaston Sila, Martin Atangana…

mardi 13 juillet 2010

Décès du journaliste Puis Njawé: Le rapport de police


(Publié en anglais)

One person was killed and two were injured, one critically, when a tractor-trailer rear-ended a disabled Lexus on I-664 South near the Bowers Hill interchange just before 3 p.m. today.

State police had to shut down the interstate at Military Highway and divert traffic onto exit 13A, according to the Virginia Department of Transportation. Drivers had to make a U-turn onto Highway 58 East in order to access I-664.

The accident was reported at 2:55 p.m., said Capt. Mike Thibeault, Chesapeake Fire Department spokesman. The first rescue crews arrived at 3:03 p.m.

The four-door, cream-colored 1994 Lexus sedan had become disabled in the left-center lane of the four-lane highway, said Sgt. R.W. Walker with the Virginia State Police. The car was stopped just over the crest of a hill before the exits for I-264 East and I-64 West, he said.

The tractor-trailer, a 2000 Mack truck owned by J.W. Canaday Trucking Inc. of Providence Forge, struck the rear end of the Lexus and pushed it several hundred feet, Walker said. The front-seat passenger in the Lexus was declared dead at the scene.

State police have identified the victim, but because he is not a U.S. citizen, it may take extra time to notify next of kin, Walker said.

The driver of the Lexus, which was registered in Washington, D.C., was taken to Sentara Norfolk General Hospital with critical injuries. The driver of the truck also was taken to Norfolk General with injuries not considered life-threatening, Walker said.

The investigation is ongoing. I-664 was reopened about 6:37 p.m.



By Kristin Davis
Lauren Roth
The Virginian-Pilot
© July 12, 2010
CHESAPEAKE

Crtv : Guy Roger Eba’a prend sa retraite


Retour sur les 19 ans de carrière du journaliste auteur des livres « L’affaire Bakassi » et « Les grandes dates de la justice camerounaise ».



Le 1er juin 2010, Guy Roger Eba’a a pris sa retraite à la Crtv, après y avoir passé un peu plus de 19 ans de sa vie. De se voir appeler, du jour au lendemain, « retraité », « cela me fait un effet bizarre. Je considère néanmoins que c’est une chance pour moi d’être arrivé à ce stade de ma vie », se réjouit. Guy Roger Eba’a est âgé de 55 ans, mais on lui en donnerait cinq de moins. Les effets de la retraite, il ne les occulte pas et s’apprête même à les affronter : « Au plan matériel, les revenus baissent. Aussi faut-il trouver une activité complémentaire ». Et, reprenant un ancien ministre de la Communication, Augustin Kontchou Kouemeni, il affirme qu’« un bon joueur ne manque pas d’équipe ». Il se console en reconnaissant que pour le moment, il est un bon joueur qui chercher une équipe. « La compétence a un prix et je reviendrais au plus offrant », poursuit-il, serein.

En attendant, Guy Roger Eba’a devra s’occuper, dans les prochains jours, de la promotion de son deuxième livre. « Les grandes dates de l’histoire de la justice camerounaise » vient de paraître aux Presses de l’Ucac à Yaoundé. Il y relate les procès qui ont fait bouger le Cameroun, à l’exemple de l’affaire Ndongmo, l’affaire des présumés homosexuels et, récemment, de l’opération Epervier… Pour lui, « c’est une manière de célébrer les 50 ans de la justice camerounaise, qui semblent avoir été oubliés ».

En 2008, Guy Roger Eba’a avait déjà publié un autre essai : «Affaire Bakassi. Genèse, évolution et dénouement de l’affaire de la frontière terrestre et maritime Cameroun-Nigeria (1993-2002) ». Grand reporter à la Crtv, il commence, en 2000, à couvrir les audiences de l’affaire Bakassi à la Cour internationale de justice à la Haye. Il en profite pour collecter méthodiquement les informations relatives à cette affaire et les rapporte fidèlement dans un livre. Un travail dont il a tiré autant qu’il a donné. Car de Bakassi, il est pratiquement tombé amoureux : « J’aime Bakassi, je considère que c’est mon deuxième village ».

Le point de droit

Ancien greffier au Tribunal de grande instance du Wouri, Guy Roger Eba’a a, depuis toujours, été passionné par le droit. Son émission, « Le Point de droit », présentée à la fois à la télévision et à la radio, a connu un certain succès. « Les Camerounais ne s’intéressent au droit que lorsqu’ils ont un problème », constate-t-il. Aussi a-t-il voulu amener le citoyen à connaître ses droits.

Plus que de droit, Guy Roger Eba’a est passionné de journalisme. C’est donc sans une hésitation qu’il quitte ses fonctions de greffier adjoint pour entrer à l’Esstic, alors qu’il est à la limite de l’âge requis. Il a pour camarade de promotion Paul Bruno Bidias, Jean Pierre Dzana, Jean Mathias Kouemeko, Thérèse Yolande Edima et Xavier Luc Deutchoua. A la fin de sa formation, il entre au ministère de la Communication et est affecté à la Crtv, le 31 janvier 1991. S’il travaille dans toutes les rubriques, il a cependant un ancrage sur les questions de droit. Energique, Guy Roger Eba’a retourne à l’Esstic en 1998. Deux ans plus tard, il en sort journaliste principal. Aujourd’hui, alors qu’il quitte la Crtv, ses pensées s’envolent vers ses auditeurs : « Je les remercie, ils m’ont soutenu dans tout ce que j’ai fait », affirme-il, reconnaissant.



Nécrologie : Puis Njawé est mort


Le fondateur du quotidien Le Messager a succombé hier à un accident de la circulation en Virginie aux États-Unis.


Le journaliste camerounais Pius Njawé, fondateur du quotidien Le Messager et un des pionniers de la presse indépendante dans son pays, est décédé lundi dans un accident de la circulation aux Etats-Unis, a annoncé mardi à l'AFP un de ses collaborateurs. M. Njawé, 53 ans, "est décédé hier (lundi) après-midi dans un accident de la circulation aux Etats-Unis", a affirmé Jean-Baptiste Sipa, chroniqueur au Messager, journal de Free Media Group qu'il dirigeait, basé à Douala (sud, capitale économique. Selon lui, l'accident s'est produit sur une autoroute de Virginie, alors que Pius Njawé se rendait à Washington, dans une voiture avec un chauffeur. Leur véhicule, tombé en panne, a été percuté par un camion. D'après M. Sipa ainsi que des sites camerounais d'informations en ligne, M. Njawé a été tué sur le coup, le conducteur se trouve dans le coma. Pius Njawé s'était rendu aux Etats-Unis le 10 juillet pour participer à un forum de la diaspora camerounaise visant notamment à obtenir l'alternance politique au Cameroun lors de l'élection présidentielle de 2011. En 2002, son épouse Jane Njawé (premières noces) est morte au Cameroun dans un autre accident de la circulation. Après ce décès, M. Njawé avait créé une association pour lutter contre les accidents de la route dans son pays.




jeudi 8 juillet 2010

Publicité : Le Mincom interdit l’utilisation abusive de l’image du chef de l’Etat


Dans un communiqué, Issa Tchiroma invite les contrevenants à retirer leurs affiches.


Jeudi, 8 juillet 2010, non loin de l’immeuble ministériel n°1 à Yaoundé. Un panneau publicitaire, parmi d’autres, frappe au premier coup d’œil. Il porte une photo du président de la République, souriant. Sur l’affiche qui est de l’Association des militants et sympathisants du Rdpc en Suisse, on peut lire « oui mondial Paul Biya 2011 ». Le chef de l’Etat est devenu un argument publicitaire. Des annonces promotionnelles avec son image ou son nom, on en rencontre fréquemment. Et même des évènements à caractères religieux se sont jetés dans la danse, avec des messages du genre : « Papa Paul Biya, tu es notre roi ». Sans parler des évènements prétendument sous le parrainage du chef de l’Etat ou de son épouse. Face à ce désordre, le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, vient de siffler la fin de la recréation.

Dans un communiqué rendu public le 7 juillet 2010, il est écrit qu’il lui a été donné de constater, « à travers des affiches publiques effectuées dans certains cas par des régisseurs non agréés, ou des communications diffusées sur un support Internet faussement désigné « site Web de la Présidence de la République du Cameroun-Palais de l’unité », qu’un certain nombre d’entreprises et associations de droit camerounais et étranger exploitent sans aucune autorisation l’effigie et le patronyme du chef de l’Etat à des fins promotionnelles ». Ledit communiqué rappelle les dispositions de l’article 37 de la loi du 29 décembre 2006 sur la publicité, qui stipule que « la publicité ne doit pas contenir, sans l’autorisation des intéressées ou de leurs ayants droit, des références ou autres déclarations émanant d’une personne, d’une firme ou d’une institution déterminées, ni comporter sans l’autorisation de la personne habilitée l’image, le nom, le surnom ou le pseudonyme d’un individu identifiable ».

Pour finir, Issa Tchiroma Bakary qui a affirmé hier sur la Crtv que « l’image du chef de l’Etat relève du sacré » invite les promoteurs des entreprises et associations concernées à retirer sans délai lesdits affiches, sous peine de « poursuites appropriées ». L’article 60 de la loi citée plus haut pose que « est puni des peines prévues à l’article 300 du code pénal » celui qui se rend coupable d’utilisation non autorisée de l’image ou du nom d’un individu identifiable.

Stéphanie Dongmo