L’écrivain camerounais a donné une conférence mardi au Centre culturel français de Yaoundé.
« Pour en finir avec la tradition », c’est le thème de la conférence qu’à donné Gaston Paul Effa, le 8 juin au Centre culturel français de Yaoundé. Mais ne vous fiez pas à ce thème. L’opinion de l’écrivain camerounais qui vit en France pense plutôt qu’il faut, plus que jamais, se retourner vers la tradition, pour atteindre la plénitude en tant qu’humain.
La tradition (avec grand s’il vous plaît !), il la définit comme « le moment où on apprend à faire un avec le monde ; la façon d’entrer dans un rythme ; le cheminement vers la vérité », qui, elle-même, est « ce qui reste en nous de l’autre monde ». Chacune des paroles de Gaston Paul Effa est pleine de symboles et étonne par sa profondeur. Pour comprendre son discours, il convient de ne pas la prendre au premier degré. Eviter aussi de confondre la tradition avec les traditions ; les traditions étant les us et coutumes.
Gaston Paul Effa et enseignant de philosophie. Mais sa philosophie à lui ne s’embarrasse pas de concepts. « Ce n’est pas du fétichisme ni un mode de gourou », prévient-il cependant. Ses enseignements sont à méditer : « le plus grand ennemi de l’être humain c’est lui-même » ; « s’il y a une chose dont il faut se méfier chez l’être humain, c’est la raison. Je ne dis pas qu’il faut la renier mais la suspendre » ; « l’oubli de l’autre est aussi l’oubli de soi » ; « ce qui est important, ce n’est pas le résultat mais le cheminement qu’on fait sur soi » ; « nous vivons dans un monde d’aliénation, on ne sait plus qui on est. Un retour à la tradition nous permettra de nous retrouver ». Pour cela, il faut que chacun apprenne à écouter, à s’écouter, à accepter, à s’accepter. Car, « le jour où le peuple africain comprendra que le conflit est l’accessoire et que l’essentiel est ailleurs, l’Afrique redeviendra le berceau de l’humanité ». C’est ailleurs, c’est « l’humain qui bégaie en chacun de nous ».
Né en 1965 à Yaoundé, Gaston Paul Effa vit en France depuis ses 14 ans. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont certains portent sur la tradition : « Nous, enfants de la tradition » ; « Mâ », « Tout ce bleu ».
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