Elles sont jeunes et elles sont belles, ce qui ne gâche rien. Tous les week-ends, ces artistes débutent leur carrière endiablent les cabarets de Yaoundé. Le Jour est allé à leur rencontre.
Leti’s Diva. Elle ignore quoi ?
La jeune femme met un point d’honneur à soigner son apparence.
Leti's Diva |
Son album « Explosion » (2010), et particulièrement le titre « Déception », marche bien. « Je n’ai pas été surprise par ce succès. Je l’ai travaillé pendant trois ans en studio. Et puis, quand tu es sérieuse, le public le ressent », explique Leti’s Diva. Sa chanson parle d’une femme qui a tout donné à un homme. Malgré tous ses efforts, il l’a quittée. Et pourtant, « je cogne oh, je frotte oh, je dose, dose sévèrement », chante-t-elle.
Leti’s Diva a fait ses armes dans une chorale, dès l’âge de 8 ans. Elle y passera dix années de sa vie. « C’est à partir de là qu’on m’a collé le qualificatif de diva », se souvient-elle. La jeune femme met un point d’honneur à soigner son apparence, aidée en cela par une taille naturellement fine. Son look habituel ? Jean « destroy » ou culotte courte, chaussures à talons hauts et rouge à lèvres. « Pour moi, l’art c’est la beauté physique alliée à la beauté morale et au talent », dit-elle.
Leti’s Diva est auteur, compositeur et producteur : « C’est très difficile d’assumer toutes ces casquettes. Mais j’ai dû le faire ». Elle raconte avoir plusieurs fois été abusée financièrement. Elle dit avoir aussi été victime de harcèlement sexuel dans sa quête d’un producteur. A ces gens-là, elle lance aujourd’hui : « Ne regardez pas mon corps, mais mon talent ».
C’est après sa maîtrise en biologie animale, obtenue à l’université de Yaoundé I, que Leti’s Diva s’est consacrée à sa passion. « La musique m’a dominée, elle a toujours primé sur mes études. Mais j’ai tenu à les terminer avant de m’y consacrer », révèle-t-elle. Leti’s Diva a été sacrée révélation de l’année 2011 aux Mvet d’or. Un prix qu’elle partage avec Mani Bella. « Tu ignores quoi ? », pourrait dire Leti’s Diva.
Stéphanie Dongmo
Coco Argentée. Dans la tanière de la chanson
L’artiste qui vit en Belgique célèbre la virilité masculine.
Coco Argentée |
Avec son visage calme et sa jeunesse, Coco Argentée a l’air inoffensif. On oublierait presque que c’est elle l’auteure de ces paroles qui l’ont révélée au public : « L’homme c’est l’homme tant que ça se lève, il va te cogner comme s’il venait de Kondengui… » Paroles tirées de la chanson « Dans la tanière », titre phare de son premier album, «Nostalgie », sorti en 2010. Vendredi 03 février 2012, il est 10h. Coco Argentée se fait des « piquer-laisser », la coiffure qu’elle a adoptée, dans un salon de Biyem-Assi. Sa culotte coupée très court laisse voir des jambes claires. La petite boucle qu’elle porte au nez lui donne un petit air espiègle.
Coco Argentée se réjouit de sa première œuvre : « Si le public l’a adoptée, c’est grâce à mon talent et à la fusion avec le groupe qui m’accompagne », dit-elle. Ce groupe est formé de Tanko Dimenko, son manager, et de « Bienheureux le Camerounais », qui forme les danseuses. Elle se sait privilégiée, elle qui a réalisé son rêve. Elle n’a pas encore fini de le savourer qu’elle travaille déjà sur son second album. En attendant, elle tourne des clips pour les sept autres chansons de l’album. Par moment, elle rêve de créer sa propre maison de production.
De son vrai nom Corine Céline Ntyame, Coco Argentée est née à Mbandjock en août 1982. Après avoir décroché un baccalauréat A4, elle s’installe au Tchad entre 2003 et 2006. En 2006, elle va rejoindre son compagnon français en Belgique. Aujourd’hui, elle est mariée et mère de deux enfants. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, Coco Argentée a toujours chanté. Dès l’âge de 6 ans, elle intègre une chorale protestante. En classe de 6ème à Yaoundé, elle forme un groupe de musique avec deux autres jeunes filles, « Les feeling girls ». Elle remporte même quelques concours de chanson. Parallèlement à ses études, et contre l’avis de ses parents, la jeune fille chante dans les cabarets le soir. Aujourd’hui, elle se félicite d’avoir tenu bon : « J’ai toujours su que j’allais faire carrière dans la musique. Elle me permet de m’exprimer, de dire mes joies, mes peines, mes larmes », reconnaît Coco Argentée, la voix étranglée.
Stéphanie Dongmo
Mani Bella. A bas le « kongossa »
La petite-fille de Cherami prépare son second opus.
Mani Bella |
La seule évocation du mot « kongossa » la fait sortir de ses gonds : « J’ai été victime de commérages, j’ai eu le courage de dire non. Je lutte contre la médisance, je représente les anti-kongossistes », lance Mani Bella, toutes griffes dehors. A celui qui se livre au commérage, elle promet : « Ta langue va se couper, je jure tes dents vont même sauter, et ta bouche va s’allonger oh ! »
« Kongossa » est le titre phare de son premier album, « Pousse la vie », sorti en avril 2010. Et aussitôt adopté par le public. Mani Bella a été sacrée meilleure artiste féminin au Festi-bikutsi 2011. Avec Leti’s Diva, elle partage le trophée de révélation féminine 2011, décerné par les Mvet d’or. « Pousse la vie, c’est mon premier bébé. J’ai donné le meilleur de moi et les gens ont apprécié. Cela a participé à mon épanouissement », déclare-t-elle.
Née le 29 octobre 1987 à Yaoundé, Véronique Mani Bella est la petite-fille de Cherami de la capitale et la fille de feu le bassiste Mani Léon, de son nom d’artiste Pilatus. Mani Bella se familiarise avec le milieu de la musique dès son jeune âge. A la maison, elle rencontre des musiciens, amis de son père. Elle chante dans les kermesses au lycée de Nkoabang et dans des cabarets. Le baccalauréat A4 en poche, elle arrête ses études et tente l’aventure en Europe, en 2005. De l’Espagne, elle migre en Italie avant de rentrer au Cameroun en 2010: « Je me suis rendue compte que l’Europe ne me convient pas. On est mieux chez soi », justifie-t-elle.
De retour chez elle, Mani Bella se consacre à la chanson : « La musique c’est ma vie, je ne sais rien faire d’autre ». Aussi, « celle qui remet les choses dans l’ordre » a-t-elle déjà lancé le chantier de son second album au titre prometteur : « La correction de Mani Bella ». En attendant, elle promène, dans les cabarets et dans les spectacles, son look déluré, avec des cheveux d’un rouge vif et de longs ongles multicolores. « J’adore les couleurs, cela me donne la joie de vivre », explique-t-elle.
Stéphanie Dongmo
Cabel. Révélée en 2010
La chanteuse a été récompensée au Festi-bikusti.
Cabel |
Elle est élancée. Sa poitrine généreuse ne laisse pas indifférent. Ses jupes portées au-dessus des genoux attirent les regards sur ses longues jambes. Cabel, Carine Belinga, de son vrai nom, est jolie, et surtout, sensuelle. La différence avec Carine, l’épouse du comédien Edoudoua non glacé, qu’elle a incarnée dans la troupe de théâtre « Coup de balai + », est flagrante. De plus, la jeune femme de 25 ans a quitté les planches pour les studios d’enregistrement.
L’ancienne comédienne est passée par les chorales avant de lancer sa carrière musicale en 2007. Deux ans après, elle sort son premier album baptisé "Boule d’amour". Faute de promotion, le disque ne connaît pas de succès. « Mon instabilité a fait que la promotion n’a pas été celle voulue », déplore Carine Belinga, qui commence véritablement à se faire connaître en 2010 avec sa chanson "Eding ene awu". « Je me suis inspirée de ma mère qui, me trouvant très jalouse, m’a dit que cela ne sert à rien de surveiller un homme. Elle me disait que ce n’est pas parce que tu es belle qu’il sera fidèle », raconte la chanteuse.
L’expérience que Carine Belinga a acquise dans les chorales l’a beaucoup aidée dans la musique profane. Le métier lui réussit. Car, en 2010, elle a été la "révélation musicale" au Festi-bikutsi. Elle parle surtout de l’amour dans ses chansons et dit s’inspirer des problèmes des autres pour les composer.
Cathy Yogo
Amazone. Le charme discret
Elle joue au cabaret La Couronne à Ekounou, à Yaoundé.
Amazone |
Malgré le succès qui est désormais le sien, la chanteuse n’a pas pris la grosse tête. Amazone a gardé ses habitudes et se coiffe toujours chez "Pop-coiffure", un institut de beauté situé en face de Total Nkonldongo à Yaoundé. Elle nous y a donné rendez-vous le 3 février dernier. Sa mise sobre, un survêtement et un tee-shirt près du corps, dévoile son ventre rond qui fait penser à une grossesse. « Je n’attends pas un bébé », s’empresse-t-elle de préciser, sentant bien le regard inquisiteur posé sur elle. Sa coiffure a certes perdu de sa splendeur des premiers jours, ses ongles sont dévernis par endroits, mais le charme est resté discret.
Cette ressortissante de Mbalmayo est l’une des chanteuses de bikutsi les plus adulées du moment. Les employés de l’institut se précipitent pour la servir. Amazone n’arrive pas à se décider sur la coiffure à faire. Après une longue hésitation, elle opte pour une greffe et demande aussi qu’on lui fasse une manucure. Elle veut être éclatante lors de son spectacle le lendemain au cabaret Thalys à Koweit City, un quartier de Yaoundé. Entre deux coups de peigne, Amazone, de son vrai nom Françoise Mitsa, parle de ses débuts dans la musique. Un don du ciel.
Après des prestations au club Essingan à Douala, elle effectue un bref séjour en Guinée équatoriale, avant de déposer ses valises à Yaoundé. "Mintol Pess", son unique album, est sorti l’année dernière. « C’est une expression que mon grand-père utilisait pour se moquer des gens », explique-t-elle. Ce n’est pas lui qui l’a révélé au public, mais plutôt une de ses animations obscènes piratée au cabaret La Couronne à Ekounou, dont elle est la chanteuse vedette. Sans aucune figure de style, elle parle de sexe.
Quand elle est loin de l’ambiance chaude des cabarets, la jeune femme de 32 ans trompe sa solitude en faisant du footing où des champs. En instance de divorce, elle se dit prête à recommencer une aventure amoureuse.
Cathy Yogo
cabel n a pas sa place
RépondreSupprimerou es lady ponce?
RépondreSupprimermerci pour tout ce que tu fais.mais où est lady ponce???????
RépondreSupprimerLady Ponce fait partie aujourd'hui des ancienne avec une dizaine d'années de carrière, c'est pourquoi elle n'est pas sur cette liste.
RépondreSupprimerMais vous trouverez, sur ce blog, d'autres articles et interviews de Lady Ponce
I enjoyed this post, thanks for sharing.
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