dimanche 26 septembre 2010

Manuels scolaires : le Ceper ouvre une nouvelle page


Le Centre d’édition et de production pour l’enseignement et la recherche cherche de l’argent frais pour relancer ses activités et reconquérir le marché.




On croyait le Centre d’édition et de production pour l’enseignement et la recherche (Ceper) mort et enterré. Après plusieurs années d’hibernation, l’entreprise renaît de ses cendres et affiche de nouvelles ambitions. Le 16 septembre 2010, elle a tenu sa troisième assemblée générale à son siège à Yaoundé. La veille, son conseil d’administration avait à l’ordre du jour la restructuration et la recapitalisation du Ceper, de même que la mise en place d’un nouvel organigramme et la revalorisation du capital qui devra passer à 1,7 milliards de Fcfa. Aujourd’hui, la société cherche des liquidités pour relancer ses activités et remplir son objectif de départ qui est de produire des manuels scolaires à bas prix pour le plus grand nombre.
Depuis l’année scolaire 2009-2010 en effet, ses livres sont à nouveau inscrits au programme au Cameroun. Cette année, le Ceper compte cinq ouvrages, notamment à la maternelle et à la première année du primaire, (Sil). Ce sont des livres de mathématiques, de graphisme et de coloriage, tous de la collection Etoile. Si le livre scolaire est son principal cheval de bataille, le Ceper s’est aussi ouvert à d’autres marchés : l’édition des ouvrages et l’impression des bulletins de notes. D’après Marie Christine Etoundi, coordonnatrice générale, « le Ceper a une capacité de production d’environ 8 000 livres par semaine ». L’année dernière, la société n’a produit que 120 000 livres vendus au prix de gros à 700Fcfa l’unité. « Je crois que le Ceper peut décoller parce que je crois aux Camerounais. Notre objectif ? Que chaque Camerounais, riche ou pauvre, puisse avoir un livre. On ne peut pas parler de la gratuité de l’école si on paie les livres chers », poursuit Marie Christine Etoundi.

De la Francophonie à l’Etat du Cameroun
La restructuration du Ceper, d’après Charles Etoundi, son président du conseil d’administration, devra passer par une recapitalisation qui aura pour avantage d’apporter de l’argent frais dans la maison. Le Ceper entend ainsi retrouver ses lettres de noblesse, de la belle époque où il avait le monopole de la production du manuel scolaire primaire au Cameroun. C’était à la fin des années 90, lorsque la Mutuelle des personnels enseignants du Cameroun (Mupec) reprend l’entreprise mise en privatisation par l’Etat, dans le cadre des Plans d’ajustements structurels. Les bailleurs de fonds ayant estimé que le Ceper, créé en 1974 par l’Unesco au bénéfice du Cameroun, n’est pas rentable. Charles Etoundi se souvient qu’en ce temps là, le Ceper avait près de 7% du marché du manuel scolaire au Cameroun. Aujourd’hui, s’il est difficile de mesurer cette part, il n’en demeure pas moins que le Ceper a été relégué à la maternelle. L’argent frais, le Ceper en espère de ses 44 actionnaires mais surtout de l’Etat qui reprend les 5000 actions cédés par l’Organisation internationale de la Francophonie, soit 11% des parts. Amadou Waziri, représentant de la Francophonie au sein du conseil d’administration du Ceper, explique que « l’objectif pour lequel nous avons décidé d’accompagner le Cameroun est atteint ». La Francophonie est rentrée dans le capital du Ceper en 1997, au moment de sa privatisation. « Non pas pour faire des bénéfices, mais pour contribuer au lancement de cette société», indique-t-il.

Les années de vache maigre
Le Ceper affiche donc de nouvelles ambitions mais reste hanté par son passé récent. Sa descente aux enfers commence en 2000, lorsque l’Etat consacre la libéralisation du livre scolaire. L’entreprise va à veau l’eau, la gestion de Joseph Bayiha, à l’époque directeur général, est décriée. En 2003, un conseil d’administration finira par le déposer. Charles Etoundi, ancien ministre de l’Education nationale, est placé à la tête du Ceper. Malgré cela, la mayonnaise tarde à prendre. Le Ceper qui ne reçoit pas de subvention de l’Etat s’endette pour se maintenir péniblement à flot ; ses ouvrages ne sont plus inscrits au programme alors que les éditeurs étrangers y ont la part belle.
En 2009, le Ceper rentre de nouveau dans le programme scolaire par la maternelle. Ce qui lui permet d’envisager des jours meilleurs. A cet effet, Charles Etoundi se réjouit de l’entrée de l’Etat dans le capital de la société : « l’Etat redevient un des propriétaires du Ceper. Il peut donc intervenir suivant les besoins, ce qui nous laisse entrevoir la perspective de pouvoir résoudre nos problèmes de trésorerie ».
Stéphanie Dongmo

4 commentaires:

  1. Bonjour,
    Je trouve ton blog extrêmement intéressant.
    Je vois que les informations de ton article concerne la situation du Ceper en début d'année 2009. Qu'en est-il aujourd'hui? Quelle évolution pour cette association à visées honorables?
    Il serait vraiment dommage qu'un tel organisme mette la clé sous la porte.

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  2. quel est l'etat de ceper actuellement

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  3. ceper fonctionne t-il actuellement?qu'est ce qui explique la perte de part de marché au cameroun par ceper?

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  4. Bonjour, je vous remercie tous pour vos commentaires. J'ai écrit cet article en 2010, depuis, je ne me suis pas beaucoup intéressé à la situation du Ceper, j'en suis désolée.
    Le Ceper doit sa perte de marché à une politique non offensive et surtout à la concurrence des livres des grandes maisons d'édition étrangères. Ajouté à cela des problèmes de gestion, le Ceper peine à garder le cap.

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