C’est
un homme svelte, à l’allure nonchalante et au port altier. Styliste camerounais
à la renommée internationale, Imane Ayissi n’est pas très bavard. Il faut aller
chercher les choses là où elles se trouvent, au fond de son cœur. Il a un avis
tranché sur la mode au Cameroun, la vie et ses ressentis. Il évoque ses
multiples vies de danseur, mannequin, conteur et styliste avec nostalgie. Il
frissonne à l’évocation des privations qu’il a dû s’imposer et se consume de colère
lorsqu’il compte ses morts. Mais c’est toujours avec humilité qu’il parle de
ses carrières, de ses envies et de ses projets. Le détour en vaut la peine.
Vous avez animé un atelier de formation de jeunes stylistes camerounais en juin 2013 à Yaoundé, à l’occasion du 3ème Forum des métiers de la mode et du design. Y a-t-il de l’espoir ?
De travailler avec les
jeunes, c’est bénéfique pour eux comme pour moi. Je crois que davantage, je
saisirai l’occasion de venir ici pour essayer de faire une éducation culturelle
de la mode car il y a beaucoup de choses à faire. Il y a énormément d’ignorance
par rapport aux métiers de la mode. Tout le monde sait tout et quand on fouille
un peu, on voit qu’à la base, il n’y a rien. Et puis, quand on marche dans la
rue, quand on regarde la jeune génération, on remarque qu’il y a quelque chose
qui ne tient pas.
La plupart des jeunes
sont un peu perdus. Il y a une grosse rupture culturelle d’une génération à une
autre, un manque de connaissance sur qui
nous sommes, l’histoire de nos pays, la mise en lumière de nos valeurs.
Beaucoup de jeunes ne parlent même pas leur dialecte. C’est dramatique, je me
demande ce qui se passe. Moi qui vis à l’étranger depuis plus de 20 ans, je
parle couramment ma langue, l’ewondo, parce que c’est important pour moi. Dans
le monde, et cela vaut pour tous les peuples, si on ne sait pas qui on est,
d’où on vient, quelle est sa propre histoire, on n’est rien.
Quel
sentiment cela vous inspire ?
La mode est basée sur
de vraies valeurs. Ce qui me choque ici c’est que beaucoup de femmes ont de
faux cheveux. C’est le refus de son identité parce qu’on veut ressembler aux
Européens, et en Europe, ça les fait rire. Tout ça, c’est un problème
d’éducation. Qu’est-ce qu’on enseigne à l’école ? Qu’est-ce qu’on montre
à la télé? Une personne qui grandit en regardant les telenovelas va donner un prénom piqué dans une série à son enfant. J’ai
vu des quartiers ici qu’on nomme Santa Barbara, le Koweit, est-ce que c’est normal ?
Il y a des gens qui se sont battus pour le Cameroun dans tous les secteurs, il
faut leur rendre hommage, c’est comme cela qu’on construit un pays. De la même manière,
tout le monde veut s’habiller à l’Européenne. Retournons nous vers nos valeurs.
Quand je créé, je fais un travail de recherche, c’est une manière de parler de
nous. C’est pour cela aussi que mon travail a été reconnu par l’Institut
français de la mode (IFM). L’éducation est importante pour que les gens sachent
qui fait quoi dans la mode. Il faut respecter ceux qui étaient là avant nous, ils
ont balisé le terrain.
Vous
avez le regard sévère de quelqu’un qui vit à l’étranger…
Au Cameroun
aujourd’hui, il y a un esprit de facilité, à peine on plante le maïs qu’on veut
le manger. On a envie d’arriver tout de suite, sans avoir travaillé. Les gens
dans leur bureau tirent une tronche quand on leur donne du travail. Le travail,
c’est aussi une éducation. Moi je suis né ici, j’ai travaillé ici et j’ai
énormément souffert. Avec mes frères, on a travaillé au Ballet national et on
ne nous payait pas. Ce n’est pas pourtant l’argent qui manquait. Mais je ne
regrette pas, c’est l’école de la vie. J’ai été habitué à me démerder, je n’ai
jamais reçu des aides, même pas de mon pays.
Combien
coûte Imane Ayissi ?
Comme mannequin, j’ai
eu de la place au niveau international, je suis allé vers ce métier par amour et
je crois que beaucoup ont apprécié ma manière d’être, ce qui m’a permis de
faire 12 ans de carrière dans des maisons très importantes comme Dior, Lanvin,
Cartier, Boucheron… Je ne peux pas donner un prix à mes prestations. Je coûte
ce que je coûte et je reste ce que je suis. Je suis très discret sur l’argent.
Quand on se respecte, même si on a beaucoup d’argent, cela ne s’affiche pas. Et
c’est ça, la clé du savoir-vivre. La culture bling bling, ce n’est pas mon
truc. L’argent, ça se respecte, surtout quand on a trimé pour.
Combien
de défilés de mode comptez-vous ?
Mon premier défilé de
mode a été présenté à Paris en 1993. Depuis, je n’ai jamais raté de
rendez-vous, je présente une ou deux collections par an. Aujourd’hui, je ne
peux pas compter le nombre de défilés que j’ai fait. Moi, j’ai toujours été
attiré par la haute couture, j’ai choisi de faire des vêtements de luxe avec
beaucoup de travail à la base. Une robe qui me prend un mois à faire, je ne
vais pas la vendre à 10 000 Fcfa mais on va en parler à partir d’un
million, par exemple. La mode ne s’arrête pas au vêtement, c’est aussi
l’architecture, les arts plastiques, le savoir-faire des artisans, l’histoire
des pays. Et les prix vont se fixer en fonction des modèles. Je fais beaucoup
de pièces uniques, des micros collections qui valent 3000, 4000 euros. J’ai
fais aussi du prêt-à-porter sur du tissus basique à prix bas, genre des vestes
à 800 euros. J’ai fait du grand public aussi pour la Redoute, avec des trucs pas
chers à 71 euros. Quand on travaille dans le luxe, on vend du rêve. Et le rêve,
ça ne se brade pas.
Pourquoi
ne commercialisez-vous pas vos créations au Cameroun ?
J’utilise des matières
qui coûtent très chères, je sais qu’ici, ça marchande beaucoup et ça ne
m’intéresse pas. Ceux qui ont des moyens ici préfèrent aller acheter du Cardin
ou du Dior. Les gens sont complexés, il faut du temps pour leur enlever ça de
la tête. J’ai un showroom à Paris qui est ouvert uniquement sur rendez-vous. Contact :
imane-ayissi@imane-assiyi.com.
Sinon, je place quelques créations dans des échoppes de luxe. J’en ai mis au
Qatar, en Italie, au Japon. En Allemagne, j’ai été vendu aux galeries Lafayette
de Berlin pendant toute une saison. C’est à nous de créer nos propres lobbying,
de bâtir le monde du luxe africain. Cela commence par le respect de nos propres
designers, les acheter et respecter leur image. Pour créer ce monde du luxe
africain, il faut redonner confiance au peuple. Peut-on être un chef de famille
et avoir peur de sa famille ? C’est la question que nos dirigeants doivent
se poser en Afrique.
Il y a beaucoup de
talents ici. Or, quelqu’un qui n’a pas les moyens ne peut même pas faire un
défilé correct. Et quand on parle de défilé, ça doit se faire dans de très
jolies cadres, avec de très belles femmes parce qu’on vend quelque chose d’inaccessible.
La mode a ses critères, il y a plein de choses à faire. Il faut que la robe
tombe bien, que les finitions soient correctes, à moins que ce ne soit voulu. Mais
quand c’est mal fait, ça se voit et c’est un non respect à soi-même, à la
cliente et aux gens qui regardent ton travail.
Et
sur le mannequinat ?
Pour moi, il n’y a pas
de mannequinat au Cameroun tant qu’il n’y a pas une vraie structuration du
secteur de la mode, des stylistes bien implantés. Ce serait faire les choses à
l’envers. Il faut un syndicat qui organise le secteur, des défilés de mode réguliers,
des journalistes de mode formés qui accompagnent ce travail.
Vous
portez plusieurs casquettes, quel est le métier qui vous a apporté le plus de
satisfaction ?
J’ai chanté un tout
petit peu mais je trouvais que je n’avais pas une belle voix, donc, j’ai laissé
la place à Chantal, qu’elle chante. Tous les métiers m’ont épanouie. La danse
m’a beaucoup enrichit. J’ai fait la danse traditionnelle, d’ici et j’ai
travaillé dans les ballets nationaux au Cameroun, au Sénégal et en Guinée, et
après, j’ai commencé à faire du contemporain. Je danse toujours, j’ai beaucoup
enseigné la danse dans de grandes structures comme Vinci. C’est une société qui
a une salle de détente et j’y ai enseigné pendant six ans la danse africaine,
la manière de se tenir, le port de tête. Le mannequinat et surtout la mode, ce
sont des métiers qui m’ont beaucoup apporté. L’enrichissement que j’ai tiré de
la pratique de tous ces métiers, on le voit dans mes créations.
Comment
qualifierez-vous le style Imane Ayissi ?
Je suis toujours dans
le mouvement, la mise en valeur du corps sans surcharger la femme. Surcharger
c’est très facile parce que ça cache plein de défauts. Mon travail est très
précis, j’aime mettre en valeur les détails, j’essaie toujours de mettre la femme
en avant. Donc, ce n’est pas la robe qui porte la femme, mais c’est la femme
qui porte la robe et qui devient élégante. Pour les hommes, je fais du sur
mesure sur commande alors que pour les femmes, je créé des collections
entières.
Le style, ça se travaille.
Aujourd’hui, l’IFM dit que j’ai un style assez pointu, très glamour mais en
même temps très épuré et soft. On y retrouve l’Afrique sans utiliser le bling
bling africain. J’essaie de mettre en avant les symétries, les courbes que l’on
retrouve sur les statuettes africaines. C’est comme ça que j’ai essayé de
construire un style, en restant toujours très soft tout en étant hyper élégant.
J’aime travailler dans des couleurs uniques pour éviter la facilité. Ce côté
très strict, très épuré me pousse à aller jusqu’au bout des choses parce que
s’il y a une erreur, ça saute aux yeux.
Comment
et où vous ravitaillez-vous en tissus et accessoires ?
J’utilise beaucoup de
soie, du coton, des dentelles, du bambou, de la mousseline, tous les tissus qui
sont jolis. J’essaie de rendre certains tissus nobles comme le coton, dans la
manière de construire le vêtement. J’achète les tissus et accessoires que
j’utilise au gré de mes voyages. Le problème ici au Cameroun c’est que quand tu
demande le tissu africain, on te sort des imprimés.
Il y a quelques années,
j’ai acheté du tissu à la Cicam pour faire des essais. Quand on a lavé une
fois, tout a foutu le camp alors que j’avais un projet important pour toute une
collection, pour montrer du tissu imprimé en Afrique. J’aimerais trouver des
gens avec qui je travaille pour des tissus comme le ndop, sans qu’il y ait un problème
de suivi. Si on veut faire toute une collection, c’est du métrage important.
Parfois, ça n’arrive pas à temps, ou le tissage n’est pas régulier, ou il y a
des tâches et plein de défauts sur le tissu, c’est problématique sachant que
là-bas, tout est contrôlé et que quand on fait du luxe, ça doit être impeccable.
On est obligé de retourner chez les Italiens, les Suisses, les Français.
Pour
vous, c’est quoi le mannequinat ?
Le mannequinat, ce
n’est pas une question de beauté, ce n’est pas un concours de miss. Une Miss est
une jeune fille qui doit être très belle, intelligente qui sait parler. Le
mannequin n’a pas forcément un très joli
de visage, on recherche des gueules pas très
courantes, un port de tête de reine, beaucoup d’élégance et des mensurations
précises. Mais en Afrique, on mélange tout. Dès qu’on te dit que t’es jolie, tu
deviens mannequin et en plus, tu passe top model aussitôt. Top model, c’est un
titre qu’on donne à quelqu’un qui a fait les grandes maisons de luxe, les
couvertures de magazines importants, les publicités de parfum…
C’est
quoi être un mannequin noir en France ?
Imane, le mannequin |
C’est dur de faire
carrière en France, j’ai bossé là où les vraies choses se passent. La France
est saturée, ce ne sont pas les mannequins qui manquent. Mais si les jeunes
mannequins camerounais veulent venir, qu’ils viennent. Mais qu’ils aient les
côtes solides. Dans une agence de mannequins, on prend deux, trois Noirs, pas
plus. Beaucoup de boîtes de luxe le dise, le Noir, ça ne passe pas trop. Les filles
de l’Europe de l’Est on beaucoup plus de place avec leur côté austère et très
chic.
Un
retour au Cameroun est-t-il envisageable pour vous ?
Sincèrement, non. Je
connais la mentalité de mon pays, j’ai déjà perdu toute une collection entière
avec les chaussures et toutes les accessoires ici en 2012. Des malles ont été embarquées
dans un avion de la Camair et ce n’est jamais arrivé. Je venais à un défilé
organisé par Juliette Fotso et depuis ce jour là, même pas un coup de fil.
J’avais trimé, j’avais les accessoires emprunté des maisons, et tout est perdu.
Je suis rentré à Paris, c’ »tait terrible, ça m’a beaucoup marqué. J’ai
refusé de porter plainte à la Camair pour ne pas salir l’image du Cameroun. Je
n’ai jamais été dédommagé, j’ai laissé tomber.
Le
coup bas qui vous a le plus blessé ?
Le coup bas le plus
tordu qui m’ait été fait ? J’étais booké chez Francesco Smalto. Je fais
des essayages et le jour du défilé, je suis annulé, sans explication.
Finalement, quelqu’un d’important dans la maison vient me siffler qu’il y a un modèle
camerounais qui a peur que je lui fasse de l’ombre. J’ai menacé de faire un
scandale et ils m’ont payé le double. Deux ans après, ils m’ont repris pour un
défilé.
Une
anecdote marrante ?
A un défilé, on se
lance sur le podium. Au bout, il y avait tellement de lumière qu’on ne voyait
pas le fond du podium. Tous les mannequins, nous sommes allés s’entasser les
uns sur les autres. Après, on tout
arrêté et on a recommencé.
Comment
êtes-vous arrivé à la mode ?
Adolescent, je faisais
de la boxe comme mon père mais j’étais moins enthousiaste de prendre des coups
dans la gueule alors que j’ai rien fait (rires). On a eu beaucoup de difficulté
à une époque dans ma famille, ce qui fait que je n’ai pas pu continuer les
études. Je me suis arrêté à l’école primaire. J’ai commencé assez tôt à danser
et à travailler comme mannequin amateur ici au Cameroun, avant d’aller en
Europe. J’ai bossé pour Blaz design, Made Jong, Jemann et tout cela m’a
entrainé vers la création. Ma famille aussi a beaucoup joué. Ma maman [ Juliette
Honorine Eyenga, Miss Indépendance Cameroun en 1960, Ndlr] défilait, ma sœur
Chantal aussi était mannequin. Dans les magazines que ma mère ramenait, je
voyais des femmes qui me faisaient rêver comme Katoucha [décédée en 2008, elle
fut l’égérie de Yves Saint Laurent, Ndlr]. Plus tard, toutes ces femmes-là sont
venues vers moi : la princesse Kamatari, Mounia, Katoucha. Je n’ai jamais
fait son deuil. C’est quelqu’un qui me comprenait avant même que je ne parle. Quand
elle est parti, j’ai trouvé que c’était injuste, un vrai gâchis.
En 1990, j’ai fais la
tournée Saga Africa avec Yannick Noah, une très belle aventure qui a duré
presqu’un an. J’allais souvent en France mais c’est à ce moment là que j’ai
décidé de rester. J’ai été sans papiers pendant huit ans. C’est très dur et
très dangereux, je ne le conseille à personne, je ne peux pas encourager
l’aventure.
Je travaille e
ncore
comme mannequin mais je n’ai plus le temps d’aller faire des castings et en
plus, ça m’a saoulé. On m’appelle juste pour que je vienne défiler. Maintenant,
quand j’arrive ici, je mange bien, le poisson braisé, le kwem ou la sanga.
La
souvenir le plus douloureux qui vous hante encore ?
Je n’ai pas non plus
fait le deuil des quatre frères que j’ai perdu dont deux dans la catastrophe de
Nsam Efoulan en 1998. Ce drame fait partie des choses que je ne pardonnerai pas
au Cameroun jusqu’à la fin de mes jours, mais en même temps, je n’en veux à
personne. Dans un pays comme le Cameroun, qu’un train qui transporte de
l’essence traverse la ville sans aucune sécurité, ça me dépasse. Je suis amer
jusqu’aujourd’hui, pas seulement pour mes frères mais pour tous ces gens qui
ont été réduit en cendres.
La
place de la spiritualité dans votre vie ?
On nous dit que la vie
a commencé en Afrique, berceau de l’humanité, mais en même temps, il n’y a pas
un Dieu noir, ce qui est très drôle. Tous les Dieux que nous prions sont importés.
Je ne veux pas être de ceux qui prient et qui toisent des inconnus dans la rue.
Pour moi, il n’y a qu’un seul dieu. C’est la force de la nature, c’est moi,
toi, le ciel, la terre, l’univers et ce qui l’habite. Dieu, c’est une force,
une énergie. La vie, c’est un phénomène, on est là, on commence son voyage et
quand il s’achève, on repart. On a l’impression que ça va durer une éternité
alors que c’est très court. Il faut respecter la vie. Moi, suis né un 7 juin et
je n’ai plus d’âge. Ce n’est pas important, car le temps, la vie, c’est dans la
tête. Je n’ai pas peur de vieillir, la vie est faite ainsi, on naît, on grandit
et on vieilli. Il faut profiter de l’instant et bien vivre.
Quels
sont vos projets ?
Je travaille en ce
moment sur une collection qui doit être présentée pendant la haute saison de la
mode au mois d’août. J’ai beaucoup de boulot à faire, je vais me taper des
nuits blanches… je suis aussi en train d’écrire mon troisième livre, toujours
dans le registre des contes. J’aime bien la liberté, l’audace qu’on peut avoir
dans les contes. Je les créé avec un peu de mon vécu, l’Afrique d’antan et du
futur aussi, le monde dans lequel je vis à Paris. Plus tard, j’écrirai un roman
autobiographique.
Comment
arrivez-vous à écrire des livres alors que vous avez arrêté les études très
tôt, à l’école primaire ?
J’ai arrêté les études
très tôt mais j’écris des livres. Je crois que quand on ne connaît pas, il faut
demander, c’est comme ça qu’on apprend et qu’on avance dans la vie. J’écris moi-même
et après, ça passe à la correction. En même temps, je tiens à ce que ça ne
change pas trop, sinon ce ne sera plus la même histoire. J’écris dans un
français simple, avec de l’humour, des phrases en éwondo, une manière aussi de
promouvoir nos langues qui sont en voie de disparition.
Gérer toutes ces
carrières, c’est une question d’organisation, il y a tellement de choses à
faire dans le monde. Quand on se sent engagé, on trouve toujours le temps.
Quel
héritage aimerez-vous laisser aux générations futures ?
J’espère que mon
savoir-faire va accompagner les générations futures après mon passage sur
terre, que ce soit au Cameroun, en Afrique et ou en France. Paris, c’est la
vitrine mondiale de la haute couture, c’est là où tout se passe. Si mon travail
doit être reconnu, c’est à Paris et c’est déjà fait. J’ai trimé pour ça, je
n’ai pas de vie et je ne le regrette pas.
Propos
recueillis par Stéphanie Dongmo
Bref
CV
Naissance :
7
juin 1968
Profession :
danseur, écrivain, mannequin, styliste
Profil :
hauteur 1m85, poitrine 105, taille 80, confection 54, hanches 90, chaussures
43, cheveux noirs, yeux marrons.
Publications :
« Le silence du masque », Editions Les Portes du Soleil, 2008;
« Milang mi Ngoré, histoires du soir », éditions Klanba, 2006.
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