« Lettres d’ailleurs », le livre de l’ex-Sg/Pr présenté le 27 décembre à Yaoundé, sera dédicacé demain 29 décembre au Tribunal de grande instance du Mfoundi.
La famille Atangana Mebara entoure le Cardinal Christian Tumi. En robe longue, son épouse Marie-Brigitte. |
Jean-Marie Atangana Mebara était absent à la présentation officielle de son ouvrage, « Lettres d’ailleurs » (15 décembre 2011, L’Harmattan), hier à Yaoundé. Jusqu’à l’arrivée du préfacier de l’ouvrage, le cardinal Christian Tumi à 16h45, les supputations allaient bon train : viendra-t-il, ne viendra-t-il pas ? Le public, qui a fait le plein de la salle Denis Pryen de la librairie L’Harmattan, était composé de journalistes, enseignants, amis et parents de l’auteur. Pas l’ombre d’un de ses anciens collègues membres du gouvernement.
« On ne les a pas invité pour ne pas les embarrasser », explique Marie-Brigitte Atangana Mebara, son épouse. Est-ce aussi pour ne pas embarrasser le régisseur de la prison centrale de Yaoundé, où il est en détention provisoire depuis le 6 août 2008, qu’Atangana Mebara n’a pas demandé une permission pour se rendre à ce qui était annoncé comme la dédicace de son livre ? Romuald Tchuisseu, le modérateur de la cérémonie, a annoncé la vraie dédicace le jeudi 29 décembre 2011 au Tribunal de grande instance du Mfoundi, où Atangana Mebara comparaîtra à partir de 11h dans l’affaire de l’avion présidentiel.
Avec pour sous-titre « Dévoilements préliminaires d’une prise de l’Epervier au Cameroun », « Lettres d’ailleurs » (15 000Fcfa) est « le livre-évènement de cette fin d’année au Cameroun », dira, d’entrée de jeu, Romuald Tchuisseu. Dans sa note de lecture, le journaliste Valentin Siméon Zinga a essayé d’humaniser l’auteur en signalant ses doutes, ses craintes, la confession de ses fautes et erreurs. « Pour Roger Mondoue, le directeur de L’Harmattan au Cameroun, « l’auteur refuse de verser dans le vindicatif. Il ne s’agit pas pour lui de faire pleurer sur son cas, mais de susciter un débat franc », notamment sur l’opération Epervier et la justice camerounaise. Ce débat, il l’a lancé en sept chapitres qui sont autant de lettres adressées à sa famille, à ses amis et à des personnalités, parmi lesquels le Pr Anomah Ngu aujourd’hui décédé. Le seul destinataire de ces lettres présent à la cérémonie est le Pr Joël Moutlen, ami de l’auteur, souvent présent au cours des audiences.
Le Cardinal Christian Tumi a, pour sa part, parlé des trois rencontres qui ont contribué à lui donner une haute estime d’Atangana Mebara. Un discours qu’il avait déjà tenu à la suite de la visite qu’il lui a faite au cours d’une audience en mai dernier. La quatrième de couverture de l’ouvrage présente Jean-Marie Atangana Mebara comme un homme transformé. Ce que confirme sa femme : « Ces 40 mois de détention n’ont pas abimé cet homme ni intellectuellement, ni moralement, ni physiquement. Il est même devenu meilleur spirituellement ». Valentin Zinga ajoute que « Ces Lettres d’ailleurs sont des chroniques d’ici qui méritent d’être lues ».
Stéphanie Dongmo
Curriculum vitae de Jean-Marie Atangana Mebara
Né le 27 mars 1954 à Yaoundé
1984 : docteur 3ème cycle en économie de l’éducation
1986 : diplômé de l’Ecole nationale d’administration publique du Québec
1990 – 1993 : censeur titulaire pour le Cameroun à la Beac
1991 – 1993 : administrateur et président du conseil d’administration de la SCB/Crédit Lyonnais
1994 – 1997 : directeur de l’institut supérieur de management public
1997 – 2002 : ministre de l’Enseignement supérieur
2002 – 2006 : SG de la présidence de la République
2006 – 2007 : ministre des Relations extérieures
Depuis août 2008 : incarcéré à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé.
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