mercredi 21 juillet 2010

Babel Léontine Babeni : « La caricature a permis de regarder les choses autrement »


La directrice du Festival international de la caricature et de l’humour de Yaoundé parle des innovations de la 12ème édition du Fescarhy, du 19 juillet au 7 août à Yaoundé.



Quelles sont les innovations de cette 12ème édition du Fescarhy?
La première innovation a trait aux enfants, qui sont en vacances. Cette année, nous allons leur faire la part belle, à travers D’jino land. C’est un espace qui leur sera ouvert pendant 10 jours, à partir du 23 juillet, de 10h à 18h à l’hôtel de ville. Il y aura des jeux vidéo, des jeux de société, de la musique et des contes pour enfant. Seulement, on demandera aux enfants d’acheter une bouteille de D’jino, pour avoir accès à l’espace. La deuxième innovation est que nous organisons quatre résidences de formation sur le dessin académique ; l’image, l’illustration et le graphisme ; l’administration web et le dessin animé.
Cette année, le thème est, justement : « Dessin animé et le développement de l’enfant »...
Le dessin animé véhicule énormément d’informations et l’enfant apprend très vite. L’image est très forte, elle ne requiert aucune compétence pour la comprendre et les enfants en sont accros. Mais nous nous sommes rendu compte que nous, les Africains, nous sommes absents de ce moyen d’expression. C’est vrai, le dessin animé coûte excessivement cher et nous n’avons pas les moyens. Mais nous voulons essayer le maximum avec le minimum que nous avons. D’où l’idée d’un regroupement de pratiquement 11 pays africains pour créer un personnage que nous appellerons Boyoko. Nous allons le promouvoir et, à travers lui, raconter les aventures africaines pour que les enfants, même ceux d’ailleurs, puissent apprendre notre culture. Nous espérons vous le présenter à l’ouverture solennelle du festival, le 30 juillet à partir de 15h à l’esplanade de l’hôtel de ville. Déjà, nous sommes en train de mettre sur pied le site boyoko.com. Nous allons aussi organiser un atelier en webmastering pour former les dessinateurs en gestion de site web. A la fin, chaque pays va créer un pôle qui pourra diffuser sa culture à travers les aventures de Boyoko. C’est pourquoi cette 12ème édition est assez spéciale.
Après 12 ans d’existence, quel bilan faites-vous du Fescarhy ?
Nous estimons que le bilan est assez positif. La première édition, nous l’avons faite un peu à tâtons. Pas de professionnalisme, juste l’amour de promouvoir un métier de la communication.
Le Fescarhy 2010 célèbre les 50 ans de la caricature au Cameroun. Quel regard portez-vous sur ce parcours ?
Je trouve que la caricature a beaucoup évolué. Nous voulons, justement, nous arrêter pour faire l’historique et l’évolution de la caricature en 50 ans au Cameroun. La caricature a permis de regarder les choses autrement.
Il est aussi prévu une exposition sur le thème « Femmes d’impact ». En quoi va-t-elle consister ?
On dit souvent que derrière un grand homme se cache une grande femme. Donc, nous allons marquer un arrêt pour nous demander quelles sont les femmes qui ont marqué l’indépendance du Cameroun. Sur près de 200, on en a retenu cinquante. J’invite les gens à venir la découvrir. Ce sera une exposition géante de dessins qui sera aussi déclinée en bouquin. Propos recueillis par Stéphanie Dongmo

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire