La grand-messe du cinéma africain débute samedi, le 26 février prochain, à Ouagadougou au Burkina Faso. Parrainée par l'historien congolais Elikia M'Bokolo, elle est placée sous le thème « Cinéma et marchés ». Plusieurs cinéastes camerounais prendront activement part à cette 22ème édition du Fespaco, comme membre de jury ou avec des films en compétition.
Jean-Pierre Bekolo est l'un des sept membres du jury des films longs métrages. Aucun film camerounais n'est inscrit dans cette catégorie où « Un homme qui crie » (92mn, 2010) du Tchadien Mahamat Saleh Haroun est donné favori. Par contre, deux films camerounais sont inscrits dans la catégorie court métrage. Il s'agit de « La métaphore du manioc » (15mn, 2010) de Lionel Meta, réalisateur installé aux Etats-Unis, et « Noces de coton » (15mn, 2010) de Gérard Désiré Nguele Amougou qui vit à Yaoundé, où il dirige la maison de production Tropic films. Le premier met en scène un chauffeur de taxi, Colo, qui transporte une cliente vers l'aéroport. Hystérique, elle lui raconte la longue suite de ses malheurs. Le second raconte le premier anniversaire de mariage d'un couple, des noces de coton, qui vont s'avérer fatales pour le mari.
Emile Abessolo Mbo, comédien lui, fait partie du jury du film documentaire. Dans cette catégorie, deux films de Camerounais sont en compétition : « Ein leben mit der duldung » (une vie avec tolérance) d'Appolain Siewe, journaliste et scénariste vivant en Allemagne. Ce film (46 mn, 2010) retrace le parcours de Betty, une Angolaise qui vit depuis 18 ans en Allemagne sous le statut d'immigrée en instance de rapatriement. Car, même si elle y travaille, elle peut être rapatriée à tout moment et sans préavis.
Par ailleurs, François Woukoache, cinéaste et producteur aujourd'hui installé au Rwanda, préside le jury des films Tv/vidéo. Dans cette catégorie, la vidéo « Un africain en hiver » (9mn, 2010) de Clément Ndzana et Paulin Dadjeu, est en compétition avec autres 23 projets. Elle raconte l'histore de Malick Samba, un sans-papier vivant en Occident. Après deux ans de vie commune, va-t-il épouser Josiane, sa concubine blanche, pour avoir enfin les papiers ? Dans la catégorie panorama long métrage, « Wamba » (106mn, 2009), un film de Yves Tchouta. Dans un ghetto de Nairobi, le sida fait des ravages. Certains pointent la sorcellerie du doigt et décident d'en découdre avec Wamba dont le père et la mère sont décédés du sida dans la même journée.
Hors compétition, « Sawa, Douala la belle » (26mn, 2009) de Martin Nganguem Kandem, qui raconte un retour au pays, figure dans la liste des documentaires africains Acp, mise en œuvre par le secrétariat du groupe des États Afrique, Caraïbes et Pacifique, d'après les informations contenues dans le catalogue du Fespaco 2011.
En rappel, jusqu'ici, Jean-Pierre Dikongue Pipa est le seul Camerounais à avoir remporté l'Etalon de Yennenga, le Grand prix du Fespaco, avec « Muna Moto » en 1976.
Stéphanie Dongmo