"Alpha Blondy, un combat pour la liberté" retrace la vie et l'œuvre de la star du raggae africain.
"Alpha Blondy, un combat pour la liberté", un documentaire de Dramane Cissé et Antoinette Delafin, vient de sortir. Ses réalisateurs dressent le portait du pionnier du reggae africain âgé de 60 ans, et qui compte plus de 30 ans de carrière. La vie de Seydou Koné, de son vrai nom, est retracée à travers des interviews. Le film n'est pour autant pas une hagiographie. L'artiste a accepté d'y évoquer des facettes moins glorieuses de son parcours : la drogue, le passage en hôpital psychiatrique... Controversés également, ses incessants changements de camp politique.
Alpha Blondy a été successivement anti, puis pro-Houphouët-Boigny. A sa mort, en décembre 1993, il soutient son successeur, Henri Konan Bédié, dont il contestera ensuite le concept xénophobe d‘ «ivoirité », pour se tourner vers son rival, Alassane Ouattara, comme lui, musulman du nord et cible de cette politique. Mais, lors de l’élection de 2000, le chanteur appuie la candidature de Laurent Gbagbo, alors que l’opposant est le seul candidat de poids retenu contre le général Gueï. Soutien renouvelé, rappelle le film, lors de la campagne pour l’élection présidentielle de 2010, même s’il a, depuis, appelé son « frère Gbagbo » à reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara. Devant la caméra, en guise de justification de ces revirements, Alpha Blondy dit suivre un conseil d’Houphouët-Boigny qui lui aurait dit un jour: « Pourquoi nages-tu à contre-courant, c’est plus facile de nager avec le courant pour avoir droit de cité ».
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