dimanche 26 juin 2011

Narcisse Wandji : Au nom des femmes


Le promoteur du festival Mis me Binga était aux Ecrans noirs 2011 avec deux court métrages en compétition.


Narcisse Wandji est le seul réalisateur qui peut se vanter d'avoir eu deux films en compétition officielle à cette 15è édition du festival Ecrans noirs, même s'il n'a pas décroché de prix. « Capronos » (26mn, 2010) et « 2011, rues des pays du Sud (3mn, 2011) font partie des 29 films qui se disputent l'Ecran du court métrage.

Pourtant, c'est presque par hasard que Narcisse Wandji, 30 ans, est arrivé au cinéma. Après avoir obtenu le baccalauréat en 2002, le jeune homme ne sait quoi faire de sa vie. En attendant de prendre une décision, il travaille pendant deux ans dans une laverie auto. Un jour, une cousine lui rapporte des dépliants de l'université de Yaoundé I. Son regard tombe sur la filière arts du spectacle et cinématographie de la Faculté des arts, lettres et sciences humaines. Le féru de théâtre qui n'imaginait même pas qu'une telle filière existait au Cameroun s'empresse d'aller s'inscrire. Après des hauts et des bas, Narcisse Wandji arrive au Master II et choisit l'option production. Mais celle-ci est supprimée cette année-là, en 2008.

Narcisse Wandji ne veut pas se tourner les pouces au quartier. Il se souvient qu'au cours de ses recherches sur l'histoire du cinéma camerounais, il a remarqué qu'il y avait peu de femmes réalisatrices. « En 50 ans de cinéma, il n'y a eu que 15 femmes environ qui ont vraiment fait des films. Et pourtant, les femmes travaillent dans toute la chaîne du cinéma comme maquilleusee, actrices... » Narcisse Wandji a trouvé un créneau. Pour le meubler, il crée une plate-forme d'échange et de rencontre pour les femmes du cinéma. La 1ère édition du festival Mis me Binga se tient en 2010, avec le soutien de l'Institut Goethe, du Centre culturel français de Yaoundé et de quelques amis et camarades. Il a pour objectif d'encourager les femmes à prendre la parole. « On peut compter sur les femmes pour le développement du Cameroun. Il est important qu'elles s'approprient le cinéma », explique le promoteur.

La même année, Narcisse Wandji réalise « Capranos ». Une histoire de loterie dans laquelle il questionne la cupidité des Hommes. En 2011, l'Union européenne lance un concours de films sur l'immigration clandestine. Pour y participer, Narcisse Wandji écrit, réalise et produit « 2011, rues des pays du Sud ». Son film s'intéresse aux passeurs. « Ils sont une cible importante qu'il faut toucher parce que sans eux, il n'y aurait pas d'immigration clandestine », estime-t-il. Le court métrage a remporté le 3e prix à ce concours.

Le cinéma, Narcisse Wandji le considère comme « une arme efficace pour changer les choses ». Mais pas seulement. « C'est aussi un consolateur, quelqu'un à qui je parle et qui me parle, et en même temps un jeu ». Narcisse Wandji a reçu la morsure du cinéma. Il annonce son troisième film, « L'apacheur ». Un documentaire dont le tournage est prévu en août prochain à l'avenue Kennedy à Yaoundé, entre autres sites.

Stéphanie Dongmo

1 commentaire:

  1. Au nom des femmes, avons-nous cru comprendre, n’est pas seulement une volonté d’encourager les femmes à devenir plus nombreuses des réalisatrices de films, ou la louange à la ténacité d’un jeune homme qui se bat et réussit, mais aussi, une pierre de Narcisse Wandji apportée au développement d’un art peu encouragé, me semble-t-il au Cameroun. Nous avons noté que lors la 1ère édition du « festival Mis me Binga » de 2010, c’est avec le soutien de l'Institut Goethe, du Centre culturel français de Yaoundé et de quelques amis et camarades qu’il réalisa son « affaire ». Nous aurions aimé, comme tant d’autres, lire aussi : Avec l’aide du Ministère camerounais de la culture et du mécénat camerounais.
    Daniel Tongning
    Poète & Ecrivain

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