jeudi 18 novembre 2010

Média africain: Patrons de presse et investisseurs cherchent des solutions à son financement


Le 3ème Forum organisé par Initiatives pour les médias d'Afrique s'achève ce jour à Yaoundé.

Hier, 18 novembre 2010, institutions financières, banquiers, annonceurs, experts, dirigeants et promoteurs d'entreprises de presse se sont réunis à l'hôtel Hilton de Yaoundé pour prendre part au 3ème Forum des leaders des médias d'Afrique ayant pour thème : « Financer les médias africains en période de modèles commerciaux aléatoires ».

La première journée de ces assises a mis face à face deux camps qui, très souvent, se regardent en chiens de faïence : les professionnels de la finance et les patrons de presse. Assis autour d'une même table, ils ont échangé sur leurs attentes et même sur leurs craintes respectives. Il était question d'exorciser la méfiance afin de comprendre l'approche du secteur financier dans le financement des médias. Il était aussi question de briser les barrières à l'accès des entreprises de presse aux capitaux, en définissant les possibilités de financements disponibles.

Les participants aux travaux se sont accordés sur un point : accéder au financement à long terme est un réel problème auquel les médias d'Afrique doivent faire face, car les banques rechignent à prêter à un secteur qui peine à observer les règles classiques de gestion d'entreprise. Les banques, elles, évoquent les faibles capacités managériales à l'intérieur des entreprises de presse. Car, pour elles, l'entreprise de presse est une entreprise comme une autre. Elle produit des services et doit être gérée comme telle car il ne s'agit pas de charité mais de rentabilité. Les leaders des médias arguent de leur spécificité et font valoir leur mission de service public.

Pour Youssouf Ouedraogo, conseiller spécial du président de la Banque africaine de développement (Bad), « Un média est d'abord une entreprise au sens littéral du terme; il doit être géré dans les règles de l'art, du point de vue de la comptabilité et de la gestion. Les notions d'éthique et de déontologie sont importants ici parce que si un journal n'est pas crédible, il n'est pas acheté ». Eric Chinje, représentant de la Banque mondiale à ces assises, explique que pour recevoir des financements, la presse doit se positionner comme un acteur essentiel du développement.

Filomena Tavares, la directrice de publication du journal A Semana au Cap Vert rétorque, elle, que la presse est un secteur aussi stratégique que l'éducation et la santé. Elle doit par conséquent être prioritaire dans les actions des gouvernements africains. Ce qui est tout à fait l'avis de Cheriff Sy, le patron du journal Bendré à Ouagadougou. Il préconise pour sa part la création de banques de médias, avec des taux d'intérêt faibles et des délais élargi.

Organisé par Initiatives pour les médias d'Afrique, le Forum des leaders des médias d'Afrique s'achève ce jour à Yaoundé.


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