mardi 30 novembre 2010
Laure Malécot:« Les journalistes culturels sont aussi des critiques”
Animatrice d'un atelier de formation sur le journalisme culturel, elle explique que , dans le cadre de la 18ème édition des Retic. Elle parle des qualités d'un bon professionnel.
Qu'est-ce que le journalisme culturel?
C'est une forme de journalisme très particulière qui emprunte un peu au journalisme d'investigation parce qu'il faut être curieux, savoir enquêter pour chercher l'orginine de l'inspiration d'un artiste, d'où il est originaire, dans quel contexte il a vécu. Il y a un peu du journalisme politique là dedans aussi, parce qu'un artiste exprime toujours la situation politique d'une société. Pour bien comprendre ce qu'il fait ou dit, il faut absolument se renseigner sur la situation du pays d'où il est originaire.
Quelle différence entre le journaliste culturel et le critique ?
Je ne fais pas vraiment de nuances entre le journaliste culturel et le critique, mais je dirais que le critique analyse une œuvre pour aider l'artiste à réfléchir sur son travail, alors que le journaliste culturel est plus axé à donner l'information au public. Mais en gros, les journalistes culturels sont aussi des critiques.
Quel est le rôle du journaliste culturel?
Il est vital, c'est un pilier du milieux culturel. C'est grâce à lui que le travail des artistes est connu par le public. Cela permet au quelqu'un qui ne peut pas y aller à un spectacle, par exemple, de suivre la vie culturelle de son pays, de pouvoir réfléchir et appréhender ce qui se passe. C'est aussi un élément de réflexion pour les artistes.
Quelles sont les qualités à avoir?
La passion, la curiosité, l'intégrité et l'éthique. Si on a ces quatre qualités, le reste vient ensuite. C'est la patience, le courage, le gout du sacrifice, parce que si on veut vraiment faire ce métier, on doit pouvoir sortir le soir. Cela veut dire qu'il faut avoir une vie privée pas très envahissante.
Y a-t-il des pièges à éviter?
Oui. La tentation de l'opportunisme et l'égocentrisme. A force de côtoyer les artistes, on peut se tromper.
Justement, la familiarité entre les artistes et le journaliste culturel n'interdit-il pas l'objectivité?
Je ne cois pas. Si on aime vraiment les artistes, on a envie de les aider. Et les aider c'est pas dire tout le temps que c'est bien ce qu'ils font, c'est garder un oeil critique sur leur travail. Cependant, il faut savoir dire les choses, car, les artistes sont très sensibles.
Propos recueillis par S.D.
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