lundi 11 juillet 2011

Littérature : Hommage à Ambroise Kom


Les enseignants Pierre Fandio et Hervé Tchumkam lui ont dédié un ouvrage collectif, «Exils et migrations postcoloniales» (2011, Ifrikiya), qui a été dédicacé le 8 juillet dernier à la librairie des Peuples noirs à Yaoundé.

D'anciens étudiants d'Ambroise Kom lui ont rendu hommage dans un essai qui vient de paraître aux éditions Ifrikiya, avec le concours du Groupe de recherche sur l'imaginaire de l'Afrique et de la diaspora. « Exils et migrations postcoloniales. De l'urgence du départ à la nécessité du retour » est dirigé par Pierre Fandio, enseignant à l'université de Buéa, et Hervé Tchumkam, enseignant aux Etats-Unis. Avec la préface de Fabien Eboussi Boulaga et la postface de Bernard Mouralis. L'ouvrage a été dédicacé vendredi 8 juillet à la librairie des Peuples noirs à Yaoundé.

Pierre Fandio explique : «Nous avons voulu honorer la carrière de l'un des nôtres en nous intéressant à son travail sur l'exil. Nous avons retenu sa passion pour le métier et sa ferme croyance en des lendemains qui chantent ». Dans sa note de lecture, André Djiffack, enseignant de littérature, a affirmé que le sous-titre de cet ouvrage résume le parcours d'Ambroise Kom qui vit entre le Cameroun et les États-Unis, et se situe, par conséquent, entre l'ici et l'ailleurs. Présent à cette dédicace, Ambroise Kom a remercié les auteurs de cette attention. « Je reçois cette présentation, non pas comme un hommage à Kom, mais comme la célébration d'une carrière. Je remets cet hommage à ceux qui ont rendu cette carrière possible : le regretté Thomas Méloné et André Ntsobe», a-t-il précisé.

Fils de paysan, Ambroise Kom a obtenu son baccalauréat philosophique en 1967 au lycée de Nkongsamba où il a pour camarade de classe Justin Ndioro et Siegfried Etame Massoma. Le préfacier écrit qu'il est entré en littérature sous la contrainte et sans aucune vocation, « réquisitionné par un proviseur colonial soucieux d'équilibrer les effectifs » des différentes séries. Ambroise Kom qui rêvait de devenir ingénieur va finir par enseigner les littératures africaine, américaine, française et caribéenne au Cameroun, au Maroc, en Afrique du Sud, en France, en Allemagne, au Canada et aux Etats-Unis. Aujourd'hui, l'enseignant s'intéresse aux institutions postcoloniales en Afrique.

Ambroise Kom a l'art de surprendre. On le croit littéraire, i Il répond : « Je ne me suis jamais considéré comme un expert en littérature. Je fais très peu de littérature, elle m'a aidé à vivre ». On le dit en exil, il réagit : «Je n'ai jamais vécu en exil. J'ai vécu en diaspora sans être de la diaspora. Je suis allé à l'étranger pour faire des études, j'y ai travaillé». On lui attribue l'urgence du départ et la nécessite du retour, il rétorque que cette approche n'est pas du tout la sienne.

André Ntonfo, son collègue et ami depuis 45 ans, témoigne : « Kom est un maître à la descendance nombreuse mais sans disciple. Il a suscité beaucoup de vocations d'enseignants-chercheurs. C'est quelqu'un qui est toujours prêt à tirer ses collègues quand il en a les moyens. Même en amitié, il fait montre d'une générosité ostentatoire ». Ambroise Kom est l'auteur d'une abondante littérature. Co-fondateur de l'Université des Montagnes à Bagangté, il a dirigé la revue littéraire Présence francophone.

Stéphanie Dongmo

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