mardi 23 août 2011

Droits d'auteur : Pas de fusion Socam/Cmc

Odile Ngaska refuse de négocier avec Sam Mbende, au motif que la Cameroon music corporation dont il est le Pca n’a pas d’agrément. 

 
La fusion envisagée entre la Société civile de gestion de l'art musical (Socam) et la Cameroon music corporation (Cmc) n’aura pas lieu. Odile Ngaska, la Pca de la Socam, et Sam Mbende, le Pca de la Cmc, se sont rencontrés hier après-midi au siège de la Socam, à Bastos à Yaoundé. Chacun des Pca était accompagné de son équipe : Achille Mbanga, Messi Ambroise, Ama Pierrot, Joseph Angoula Angoula, Foly Dirane, Guy Zogo et Raymond Tchengang, pourtant administrateur de la Socam, pour Sam Mbende ; Charlie Nelle, Djene Djento, Tony Ngon et Roméo Dika pour Odile Ngaska. La rencontre a buté sur une incompréhension des deux parties. Odile Ngaska a affirmé que la Socam n’entrait pas en pourparlers avec la Cmc mais ouvrait ses portes aux artistes. De son côté, Sam Mbende a soutenu parler au nom de la Cmc. « Nous ne connaissons pas une société qui se nomme Cmc, car, elle n’a pas d’agrément », a dit Roméo Dika, administrateur de la Socam, au sortir de la réunion avortée. « La Socam n’a pas voulu admettre Raymond Tchengang en salle de réunion. Or, il est notre négociateur et nous ne pouvions pas continuer sans lui », a affirmé, pour sa part, Messi Ambroise.
Pourtant, le 16 août dernier, Odile Ngaska et Sam Mbende se sont rencontrés à Douala, à l'initiative de Raymond Tchengang. «Ils m'ont dit qu'ils souhaitaient le rapprochement avec la Socam. On s'est donné rendez-vous à Yaoundé pour étudier les possibilités d'une telle fusion. Je suis étonnée que cela se retrouve aujourd'hui dans les journaux», s'indigne Odile Ngaska. «Pour le moment, la Socam n'a pas encore été saisie d'une quelconque demande de fusion. Mme Ngaska n'a aucune compétence pour engager la responsabilité de la société sans le quitus du conseil d'administration. Ce qu'il y a, c'est que, lors d'un voyage privé à Douala, Mme Ngaska, en sa qualité d'artiste, a rencontré un autre artiste», explique Roméo Dika. «La Socam n'a pas fait de démarche, elle ne peut pas tendre la main vers une société qui n'existe pas», ajoute Odile Ngaska.
Son de cloche discordant chez Sam Mbende. «C'est la Socam qui est venue vers nous, nous attendons qu'elle nous donne les tenants et les aboutissants de cette convention. J'ai le soutien de mon conseil d'administration », disait-il, hier matin. La loi sur le droit d'auteur n'admet pas l'existence de deux sociétés de gestion collective dans un domaine de l'art. Aussi, selon Sam Mbende, même si la Cmc n'a pas d'agrément pour fonctionner, elle aurait eu beaucoup à apporter à une telle fusion : «la Cour suprême a rendu deux ordonnances en faveur de la Cmc, nous avons la légalité. Nous avons aussi un répertoire musical national et international, des logiciels de comptabilité et de répartition et nous sommes membres de la Cisac ».
Forts de ces arguments, au cours de la rencontre de Douala, Sam Mbende avait posé ses conditions pour une éventuelle fusion: l'intégration de cinq membres de son équipe dans le conseil d'administration de la Socam, la responsabilité du recouvrement du droit d'auteur auprès des grands usagers avec 7% de commissions à chaque perception, d'après Tony Ngon, le porte-parole du conseil d’administration de la Socam. Raymond Tchiengang annonce une conférence de presse ce jour à Yaoundé. En attendant qu’elle se tienne, supputations, désinformation et manipulation vont bon train.
Stéphanie Dongmo

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