jeudi 18 août 2011

Musique : Atshepsut au dessus de la mêlée

La chanteuse de 46 ans vient de sortir «Je suis», son premier album. Mature et spirituel.


De grands panneaux publicitaires l'annoncent depuis plus de trois mois à Yaoundé. «Je suis», le premier album d'Atshepsut, vient de sortir, même s'il ne sera disponible en discothèque qu'à la fin de ce mois d'août. La chanteuse le clame : elle veut faire de la musique différemment. Cette différence, elle l'a marquée déjà par le choix de son nom d'artiste, qui est loin d'être courant : Atshepsut, qui signifie, en bene, celle qui refuse de céder le trône. Par ce nom, elle revendique aussi ses origines égyptiennes, et notamment sa filiation à la reine Hatshepsout qui a régné en Egypte vers 1400 avant Jésus-Christ à la place de son fils mineur.
Dans ce premier album de 12 titres, l'épouse de Michel Um, président directeur général de Khen consulting Ltd, qui produit «Je suis», fait une musique de variété, avec des airs d'afro beat. De ses années de collaboration avec les chanteurs de zouk que sont Eric Brouta, Henry Magne, Claude Faustin, Pascal Vallot, Hourria et le bassiste antillais Gollen Steph Eddy du groupe français Ultra Marine, Atshepsut a gardé une technique vocale proche de ce rythme Sur cet opus, elle s'est entourée de musiciens bien connus dans la place : Jean Paul Litcheu à la basse, Wilfried Etoundi à la guitare, Thierry Sandjo et Ruben Binam au clavier, Alain Oyono au saxophone. Un accompagnement musical qui s'imbrique parfaitement à une voix puissante et naturelle. Composé et chanté en français, ewondo et duala par Atshepsut, l'album aussi été arrangé par l'artiste elle-même. Il a été enregistré dans un studio à Yaoundé et mixé aux Etats-Unis.
Cet opus mature qui porte la caution morale de Vincent Nguini, oncle et mentor d'Atshepsut, jette les bases d'un projet qui va se poursuivre avec un album de bikutsi annoncé avant la fin de l'année. Le but de ce projet est d'amener le public à reconstruire son échelle de valeurs et à se retrouver avec lui-même. La chanson phare qui donne son titre à l'album, interprété en featuring avec Krotal, est empreint de spiritualité : « Je suis la vie, je suis aussi le vent, je suis la pluie et le feu des volcans / je suis la terre, je suis aussi le ciel, tout ceci n'est qu'un aspect de moi (…) La sagesse m'enseigne que rien ne se crée, rien ne se perd / Mais tout se transforme, la mort n'est qu'un changement d'état ».
Car, pour Atshepsut, « la mélodie est une fréquence vibratoire qui peut permettre de construire ou de détruire une nation». Par la mélodie, la chanteuse entend retourner au divin et trouver des réponses en nous, en la nature et en Yahvé. « Je suis », qui incite à la méditation, devra nous permettre de dépolluer notre environnement des chansons creuses qui ne volent pas plus haut que le ventre et le bas-ventre.
Stéphanie Dongmo


 

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