D’après Al Jazeera, la campagne du chef de l’Etat a coûté 3 milliards Fcfa, et les deux pages de communiqué dans Le Monde du 11 novembre, 307 millions Fcfa.
Patricia Balme et Paul Biya. |
L’article est publié en anglais dans la rubrique Opinion du site internet de la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera. Il est signé de Julie Owono, journaliste et consultante en relations internationales camerounaise installée en France. Intitulé « Les leaders du Golfe de Guinée achètent leur crédibilité », il dénonce les campagnes de communication de plusieurs présidents africains en Occident : Idriss Deby du Tchad, Ali Bongo du Gabon, Obiang Nguema de la Guinée Equatoriale et… Paul Biya du Cameroun.
Julie Owono fait des révélations : la campagne de Paul Biya pour la dernière présidentielle, menée par l’agence française PB Com international de Patricia Balme, a coûté 5 millions d’euros, soit environ 3,3 milliards Fcfa. Une autre agence française s’est occupée de polir l’image de notre chef de l’Etat sur internet : ZNZ group, que dirige François de la Brosse, par ailleurs conseiller en communication en charge de la stratégie sur internet de Nicolas Sarkozy. L’article renvoie à une vidéo publiée sur le site de World wide Tv, dans laquelle Patricia Balme se dit satisfait du résultat : « Le travail que François de la Brosse a fait pour le Cameroun a été un succès (…) Il a fait le site web de la présidence de la République du Cameroun et une web Tv ». La troisième agence française citée est Stratline communication de Yasmine Bahri Domon. Cette dernière s’est chargée de faire paraître deux pages sur le Cameroun dans Le Monde, le vendredi 11 novembre 2011.
L’article rapporte les propos de Frédéric Meixner, le directeur de la publicité internationale du Monde publicité. Il soutient que ce « communiqué », qui décrit l’élection du 9 octobre comme « libre et transparent », a été payé au tarif publicitaire normal. C’est-à-dire 468 832 euros, soit 307, 53 millions Fcfa. Cette somme, d’après Julie Owono, « n’inclut pas le coût éventuel des négociations qui ont abouti à cette publicité ». Pour justifier la contradiction entre cette double page et les articles parus auparavant dans Le Monde, décrivant la cacophonie dans laquelle le scrutin s’est déroulé, Frédéric Meixner avance que les articles publicitaires de ce communiqué n’ont pas été rédigés par le staff éditorial du journal.
L’article paru sur www.aljazeera.com le 24 novembre 2011 se termine par une longue diatribe sur les « sorciers blancs » de la communication : Ils « organisent des campagnes pour assurer la légitimité internationale des présidents du continents (…) Cela laisse peu de place dans le paysage politique et médiatique local aux activistes et bloggeurs qui essaient, avec peu de moyens financiers, de montrer les réalités du Golfe de Guinée », écrit Julie Owono.
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