Cette distinction lui a été décernée en septembre dernier par le Canadian journalist for free expression (Cjfe), de même qu'à Serge Sabouang et Bibi Ngota.
Dans un lettre adressée hier au « président de la l'association de défense des journalistes opprimés, Montréal, Canada » (sic), avec ampliation au ministre de la Communication, Harrys-Robert Mintya Meka, directeur de la publication du journal Le Devoir, refuse le « prix de combat pour la liberté et la démocratie octroyé en mon honneur » (sic). En effet, le 7 septembre dernier, le Canadian journalist for free expression (Cjfe) a décerné le prix international 2010 de la liberté de la presse à deux journalistes mexicains, ainsi qu'à trois confrères camerounais: Harrys Mintya, Serge Sabouang et, à titre posthume, Bibi Ngota.
Carole Off, la présidente du comité d'organisation de la “soirée d'hommage au reportage courageux” du Cjfe, déclarait alors : « Les journalistes auxquels nous rendons hommage n'ont pas hésité à courir des risques pour leur sécurité personnelle afin de rapporter des histoires que le monde doit apprendre». La soirée de remise des prix s'est déroulée à Toronto au Canada le 25 novembre dernier, en présence de Thérèse Tchoubet, la soeur du regretté Bibi Ngota, et de son époux Bosco Tchoubet. En récevant le prix des trois journalistes, Thérèse Tchoubet a déclaré que ce prix “ a contribué directement à la libération de Serge et de Harris. C'est une victoire”.
Harrys Mintya qui dit l'ignorer estime qu'il ne mérite pas cette distinction: “On décerne un prix à quelqu'un lorsqu'il a combattu pour quelque chose ou posé un acte de bravoure. Moi, je fais juste mon travail de journaliste”. Il se plaint par ailleurs du peu d'information dont il dispose à propos de ce prix. Il raconte que “l'association de défense des journalistes opprimés” (sic) lui a envoyé une équipe de Canal2 international pour la réalisation d'un reportage, alors qu'il étais interné à l'hôpital Jamot de Yaoundé pour déprime. “Les reporters en question n'ont pas mis plus de cinq minutes pour le faire et, de surcroit, ne m'ont pas permis d'en savoir plus”, précise-t-il.
En rappel, Harrys-Robert Mintya et Serge Sabouang ont été mis en liberté provisoire le 24 novembre dernier. Avec leur confrère Bibi Ngota, ils avaient été écroués à la prison centrale de Yaoundé en avril 2010 à la suite d'une plainte du secrétaire général à la présidence de la République, Laurent Esso, pour faux et usage de faux. Aujourd'hui, Harrys Mintya semble pressé de tourner la page: “L'affaire est finie. Puisqu'elle a été classée, je considère qu'elle n'a jamais eu lieu”. Il n'a plus qu'un mot à la bouche: “Je remercie le président Paul Biya qui nous a libérés”.
Stéphanie Dongmo
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