C'était le mot d'ordre de Major Asse et Valéry Ndongo, au cours du Stand up night show qu'il ont donné le 3 décembre 2010 au Ccf de Yaoundé.
Le public était là, les humouristes aussi. La représentation pouvait commencer. Comme d'habitude au Stand up night show, une floppée de thèmes étaient au programme, tant l'engagement de Valéry Ndongo et de Major Asse est grand: les détournements de fonds publics, la colonisation, les 50 ans d'indépendance, la présence chinoise, l'opération Epervier... Autant de sujets sérieux tournés en dérision pour mieux faire passer le message chez les uns et faire avaler la pilule aux autres. Le résultat était captivant, hilarant, réaliste.
Chez ces artistes, la politique et le sexe ne sont jamais loin, les histoires caustiques du “kwatt” aussi. Ainsi, Valéry Ndongo a incarné tour à tour le chef d'un gang qui braque avec “rigueur et moralisation”, pour emprunter au mot d'ordre du Renouveau ; la prostituée syndiquée qui réclame son dû après une nuit de dur labeur ; le “docta” qui vend ses produits à base de ginseng dans un bus ; le “travailleur de Dieu” qui se nourrit de la détresse spirituelle des autres.
La “copine des Camerounais”, Major Asse, a présenté un nouveau sketch. C'est l'histoire de “Pickpocket”, grand voleur devant l'Eternel, à laquelle se sont greffés d'autres thèmes: la corruption des forces de l'ordre, le dévergondage sexuel de certains prêtres et le rapport entre Blancs et Noirs. A un moment, l'humoriste a laissé la place au poète, pour déclamer des vers d'amour. Major Asse est ainsi revenu à ses premières amours, la poésie, qu'il a pratiquée au sein de La Ronde des poètes, tout comme Valéry Ndongo, avant de se faire un nom dans l'humour.
Sur scène, les promoteurs du Stand up night show étaient accompagnés de deux jeunes recrues, Christelle et Charlotte, dont les sketches portaient l'empreinte de Major Asse. En fin observateurs, Valéry Ndongo et Major Asse puisent leur inspiration dans la réalité sociale camerounaise. Si le pays vit encore “sous perfusion”, 50 ans après son indépendance, leurs personnages, eux, ont pris leur destin en main... dans un bar. Comme beaucoup de laissés-pour-compte du système, ils essayent de noyer les soucis qui, à leur grand dam, ont appris à nager. “Un seul mot, buvons seulement!” ont lancé les humouristes en choeur. Et nous, nous leur disons: “Un seul mot, continuez!”
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