Interview croisée des co-auteurs du recueil de textes illustrés « Le bleu de mon regard », paru aux éditions Créations à Paris et dédicacé à Yaoundé.
Georges A. Bertrand, photographe français, et Hervé Madaya, écrivain camerounais, vous vous êtes mis ensemble pour publier un recueil de textes illustrés. Comment est né ce projet?
Hervé Madaya: J'ai rencontré Georges sur facebook et je lui ai proposé de lire mes textes pour avoir un autre regard. Il a eu le coup de foudre pour mes textes. Je lui ai alors demandé s'il était possible que nous travaillions ensemble.
Georges A. Bertrand: Les premiers textes que j'ai lus de Hervé n'étaient pas ceux parus dans ce recueil, mais d'autres textes que j'avais trouvé tellement beaux que je me suis dit qu'il faut imaginer quelque chose avec lui. Cela a pris trois ans pour échanger et voir quelle démarche on allait suivre pour un travail commun.
Concrètement, comment avez-vous travaillé ?
Hervé Madaya : J'ai d'abord écrit les textes, que j'ai envoyés à George par mail. Il y a été sensible et a décidé de venir au Cameroun pour pouvoir faire les photos qui vont les accompagner.
Comment avez-vous choisi les lieux à photographier?
Georges A. Bertrand : J'avais déjà les textes. A partir de là, j'ai passé trois semaines à ne penser qu'aux textes, en essayant de les imaginer, et à me demander quelles images pouvaient leur correspondre. On a discuté longtemps pour savoir quels étaient les endroits au Cameroun où, matériellement, on pouvait prendre des photos pour accompagner les textes. J'ai fait les photos en noir et blanc et en argentique. Le noir et blanc laisse la place à l'imagination, et l'argentique, avec un film de 36 poses, m'oblige à réfléchir avant de prendre une photo. C'était l'année dernière.
Et c'était la première fois que vous veniez au Cameroun et en Afrique. Cette méconnaissance du terrain n'a-t-elle pas été un frein ?
Georges A. Betrand : C'est comme une médaille, avec deux côtés. Dans un sens, oui, ca été un frein, parce que je n'ai peut-être pas vu les choses comme j'aurais dû les voir. Mais en étant vierge de toute image, de tout préjugé, j'ai aussi été le plus simple et le plus à même de faire ces photos.
Après ces deux ouvrages, quelle sera la suite, Hervé Madaya?
J'écris surtout des romans. J'en ai proposé à des éditeurs et j'attends. Par ailleurs, avec Georges, on va voir dans quelle mesure produire un autre livre de ce genre. Car, grâce à lui, j'ai découvert que la photographie peut véhiculer une certaine poésie.
Ce livre a été édité par Georges A. Bertrand. Comment se fera le partage des droits d'auteur ?
Georges A. Betrand : Le livre coûte 12 euros en France et 5000Fcfa au Cameroun. A la fin de l'année, chacun de nous touchera 5% de la vente du livre.
Propos recueillis par Stéphanie Dongmo
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