mardi 13 mars 2012

Cinéma : Mis me Binga tue « Le père »


Le festival qui s’est achevé dimanche à Yaoundé a primé le film de l’Espagnole Patricia Venti.

Patricia Venti, auteure de "El Padre".
La 3ème édition du festival international de films de femmes, Mis me Binga, s’est achevé le 11 mars dernier à Yaoundé. Au cours de la cérémonie de clôture à l’Institut Goethe, le jury a décerné des prix. Ainsi, le Minga d’or du Meilleur film fiction a été attribué à « El Padre » (Le père) de l’Espagnole Patricia Venti. Le Prix du jury est revenu à « Zebu and the photofish » de  la Kenyane Zipporah Nyaruri. Comme l’année dernière déjà, le jury n’a pas décerné le Minga d’or du Meilleur documentaire. En cause, la faiblesse du traitement des cinq documentaires soumis à son appréciation. En revanche, des mentions spéciales ont été attribuées à deux films : « Nébuleuse », une fiction de la Camerounaise Marie-Sandrine Batsotsa et « Computer », un documentaire kenyan. 

« El Padre » (8mn, 2011) s’est inspiré d’un fait divers pour poser le problème des violences faites aux femmes. En 2008, le monde entier a appris avec stupeur l’arrestation d’un Autrichien de 73 ans qui a séquestré et abusé de sa fille pendant 24 ans, et lui a fait sept enfants. Patricia Venti est allé au-delà de ce sujet d’actualité pour construire un scénario original, dans lequel la fille arrive à se débarrasser de son bourreau. La dramaturgie du film est convaincante, le suspens présent, avec des plans subliminaux d’une grande esthétique. 

Pour cette édition, le festival a choisi pour thème « Industrie cinématographique et enjeux économiques ». Malgré les nombreux couacs, il a permis la naissance  d’un réseau de festivals de cinéma du Cameroun. Narcisse Wandji, le délégué général de Mis me Binga, explique que « l’objectif de ce réseau est de faire circuler les films d’un festival à un autre, de mener des réflexions sur la compétitivité des industries cinématographiques et de faire le lobbying pour influencer les choix des politiques ». Narcisse Wandji a par ailleurs annoncé aussi que, sans quitter le festival, il cédait la place à celle qui, depuis trois ans, était son adjointe : Evodie Ngueyeli.
Stéphanie Dongmo

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