Le festival qui s’est achevé dimanche à Yaoundé a primé le film de l’Espagnole Patricia Venti.
Patricia Venti, auteure de "El Padre". |
La 3ème édition du festival international de films de femmes, Mis me Binga, s’est achevé le 11 mars dernier à Yaoundé. Au cours de la cérémonie de clôture à l’Institut Goethe, le jury a décerné des prix. Ainsi, le Minga d’or du Meilleur film fiction a été attribué à « El Padre » (Le père) de l’Espagnole Patricia Venti. Le Prix du jury est revenu à « Zebu and the photofish » de la Kenyane Zipporah Nyaruri. Comme l’année dernière déjà, le jury n’a pas décerné le Minga d’or du Meilleur documentaire. En cause, la faiblesse du traitement des cinq documentaires soumis à son appréciation. En revanche, des mentions spéciales ont été attribuées à deux films : « Nébuleuse », une fiction de la Camerounaise Marie-Sandrine Batsotsa et « Computer », un documentaire kenyan.
« El Padre » (8mn, 2011) s’est inspiré d’un fait divers pour poser le problème des violences faites aux femmes. En 2008, le monde entier a appris avec stupeur l’arrestation d’un Autrichien de 73 ans qui a séquestré et abusé de sa fille pendant 24 ans, et lui a fait sept enfants. Patricia Venti est allé au-delà de ce sujet d’actualité pour construire un scénario original, dans lequel la fille arrive à se débarrasser de son bourreau. La dramaturgie du film est convaincante, le suspens présent, avec des plans subliminaux d’une grande esthétique.
Pour cette édition, le festival a choisi pour thème « Industrie cinématographique et enjeux économiques ». Malgré les nombreux couacs, il a permis la naissance d’un réseau de festivals de cinéma du Cameroun. Narcisse Wandji, le délégué général de Mis me Binga, explique que « l’objectif de ce réseau est de faire circuler les films d’un festival à un autre, de mener des réflexions sur la compétitivité des industries cinématographiques et de faire le lobbying pour influencer les choix des politiques ». Narcisse Wandji a par ailleurs annoncé aussi que, sans quitter le festival, il cédait la place à celle qui, depuis trois ans, était son adjointe : Evodie Ngueyeli.
Stéphanie Dongmo
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