Ils sont accusés de ternir l’image de la société collective de droits des musiciens, de même que Jacky Biho, Ledoux Marcellin et Atango de Manajama et le producteur Jean-Baptiste Ndeffo Tchoula.
Lady Ponce et Ben Decca étaient attendus lundi après-midi pour s’expliquer devant le conseil de discipline de la Société camerounaise de l’art musical (Socam). Ils ne sont pas venus. D’après Sam Sévérin Ango, le chargé de la communication de la Socam, les deux artistes sont accusés de « porter atteinte à l’image de la maison ». Ils sont passibles de sanctions allant du blâme à l’exclusion.
En effet, dans une interview parue le 13 février dans Le Jour, Lady Ponce déclarait que « la Socam n’a pas d’avenir ». La chanteuse de bikutsi, qui se trouve en France en ce moment, expliquait que cette société collective n’était pas reconnue par la Sacem. Invité d’une émission sur Equinoxe Tv en février dernier, Ben Decca, pour sa part, a soutenu que du temps de la Cameroon music corporation (Cmc), le droit d’auteur et les artistes se portaient mieux.
Des propos qualifiés de « désobligeants » par la Socam et pour lesquels le chanteur a reçu, vendredi dernier à Douala, une convocation à se présenter devant le conseil de discipline. Joint au téléphone hier, Ben Decca a affirmé : « Je me vois mal en train de dépenser mon énergie pour aller me faire interroger par ces personnes. Je suis sociétaire de la Socam, pas employé. Ce que j’attends de la Socam, c’est qu’elle me verse mes droits d’auteur. Et le public attend de moi que je sorte des chansons. Le reste ne m’intéresse pas ».
Des excuses
D’autres artistes ont également été convoqués : Jacky Biho, Atango de Manajama, Ledoux Marcellin et Jean-Baptiste Ndeffo Tchoula. Le chef d’accusation est le même pour tous : « propagation des propos tendant à déstabiliser et à porter atteinte à l’image et à l’honorabilité de la Socam et de ses dirigeants». Ils sont accusés de s’être désolidarisés de la Socam pour avoir rejoint le camp du producteur Raymond Tchengang, par ailleurs administrateur à la Socam. Après une tentative de fusion avortée entre la Socam et la Cmc, le Pdg de RT&Stars a donné une conférence de presse, le 23 août 2011 à Yaoundé, en présence de Sam Mbende, pour menacer de démissionner. Dans son équipe ce jour-là se trouvaient les artistes cités.
Jacky Biho et Ledoux Marcellin se sont présentés hier au conseil de discipline de la Socam. Ils ont reçu un blâme, avec obligation de faire la publicité de la Socam dans les médias. Déjà, ils avaient envoyé une lettre d’excuses aux administrateurs de la Socam. « Après avoir pris du recul, on s’est rendu compte qu’on a une carrière à défendre. Nous restons de tout cœur avec la Socam, il est de notre responsabilité de prendre notre destin en main », affirme Ledoux Marcellin, dont le troisième album a été produit par Raymond Tchangang. D’après nos informations, ces artistes se sont d’autant plus vite pliés qu’une répartition des droits d’auteur et droits voisins est annoncée, et qu’ils craignent de ne pas voir leurs noms sur la liste des bénéficiaires. En jeu, près de 200 millions FCfa. Le cas de Jean-Baptiste Ndeffo Tchoula a été renvoyé à une date ultérieure, « le temps de réunir d’autres éléments ».
Pour sanctionner les mis en cause, la commission de discipline et de contrôle présidé par le capitaine Ongono Ambélé dit s’appuyer sur les statuts de la Socam. Selon l’article 54, alinéa 2, les sanctions vont du blâme à l’exclusion, en passant par une amende (de 50.000 à 100.000 FCfa), la rétrogradation et la suspension.
Stéphanie Dongmo
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