La diva gabonaise Patience Dabany a émerveillé le public au cours d'un spectacle couru vendredi soir au palais des sports de Yaoundé.
Elle le promettait déjà à sa descente d'avion vendredi matin à l'aéroport international de Nsimalen: «Ce sera youcoucou ce soir!» Patience Dabany est venue et elle a conquis un public déjà tout acquis à sa cause. 5400 personnes ont assisté à son concert le 27 mai au palais des sports de Yaoundé, d'après les organisateurs du Jambo grooving tour dont elle est la marraine. C'est à 21h45 que Landry Lemogo, alias Tchop Tchop, le promoteur du concept de divertissement, annonce le début du spectacle. Il a les traits tirés mais le sourire large. Le coup d'envoi est donné par Annie Anzouer. Auteure d'une reprise de «Chéri, ton disque est rayé», elle réalise ainsi un vieux rêve: celui de partager une scène avec Patience Dabany, même si c'est en play back. Suivra ensuite Arielle T., superbement moulée dans une robe rouge scintillante. La chanteuse gabonaise de «La go d'à côté» a commencé sa carrière dans les cabarets avant d'être prise l'aile de Dabany.
Place à La Mama
A 22h30, place à la star de la soirée. D'abord, les cinq choristes et les sept musiciens qui forment l'orchestre Pada (Patience Dabany) system international prennent possession du podium. Puis, la chanteuse, escortée par son producteur, Edgar Yonkeu, fait son entrée, sous les ovations du public. Elle est simplement habillée et porte une coiffure «passe-mèches». La communauté gabonaise est présente et le fait savoir en brandissant des drapeaux bleu, jaune et vert. Des pancartes proclament: «Maman, on t'aime!». Pendant près de 2 heures, celle que ses fans ont surnommée La Mama va chanter et danser. Plusieurs fois, elle va faire le tour de la salle pour communier avec son public, faisant courir dans tous les sens les agents de la Direction de la sécurité présidentielle commis pour la protéger. Elle ira même jusqu'à la tribune d'honneur où sont assis la ministre de la Culture, Ama Tutu Muna, le secrétaire général du Mincult, Manaouda Malachie, et l'ambassadeur du Gabon, Pierre Maboundou.
Le clou de la soirée a été l'interprétation de «L'amour d'une mère». «C'est la fête des mères. Je fais cette chanson pour vous montrer mon amour, mes enfants», dit Dabany au public. Pendant qu'elle chante, un jeune homme bondit sur la scène et se jette à ses pieds. Il est rattrapé par les agents de sécurité qui le rouent de coups. «Laissez-le», demande-t-elle. Les «bissé, bissé» déchaînés du public l'obligent à reprendre la chanson. Et cette fois-là, elle est accompagnée sur scène par des enfants. Après le jazzé, la danse qu'elle a créée, la diva feint de partir. «C'est fini», lance-t-elle. «Non, crie le public. «Il reste quoi?», demande-t-elle. «On vous connaît», crie encore le public. Alors que l'orchestre entame les premières notes de la chanson, elle explique: «Quand tu fais de mauvaises choses, c'est que tu es né avant la honte, c'est que tu es sorcier, si bien que tu peux tuer quelqu'un et aller le pleurer après». En bonus, le public a eu droit au titre très enlevé, «Ewawa».
Le secret de Dabany
«Une fois de plus, Patience Dabany a confirmé», soutient Hervé Ela, un fan, à la fin du spectacle. «Je suis venue du Gabon spécialement pour ce concert, je n'aurais voulu le rater pour rien au monde», affirme Estelle Kwigoua qui vit à Libreville. Patience Dabany aura interprété, au total, une dizaine de morceaux. Malgré son âge (67 ans) et une journée chargée (avec un point de presse et des entretiens avec, entre autres, le directeur-adjoint du Cabinet civil de la présidence de la République), elle a gardé une forme remarquable. Son secret? «Je ne mange pas de viande, je ne bois pas et je ne fume pas. Je mange beaucoup de légumes et du poisson; je ne bois que de l'eau et je fais de la gymnastique», révèle-t-elle. Dabany a donné un autre spectacle samedi au Saint John's Plazza à Douala. Elle est retournée à Libreville hier à bord de son jet privé.
Stéphanie Dongmo
Patience Dabany en bref
De son vrai nom Marie Joséphine Kama, Patience Dabany naît le 22 janvier 1944 à Brazzaville au Congo, d'un père accordéoniste. A l'âge de 15 ans, elle épouse Albert-Bernard Bongo qui devient président du Gabon en 1967. Avec lui, elle a trois enfants : Ali Bongo, l'actuel chef de l'Etat gabonais, Pascaline Bongo et Albertine Lamissia Bongo (décédée en 1993). En 1986, Patience Dabany divorce et s'installe aux États-Unis où elle entame une carrière musicale. Depuis 1997, elle est retournée au Gabon. Elle compte à ce jour une dizaine d'albums à succès.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire