Le président du syndicat des producteurs éditeurs de musique du Cameroun appelle les artistes à boycotter l'assemblée générale du 11 juin prochain en soutien à la Cmc.
Depuis l'annonce de l'assemblée générale élective de la Socam le 11
juin prochain, vous lancez sur internet des appels au boycott de cette
élection. Pourquoi ?
Oui en effet, tout simplement parce que la Socam na pas lieu d’être. C’est une mascarade de société. La Cour suprême a donné raison à la Cmc [Cameroon music corporation], ce qui veut dire que seule la Cmc est habilitée à gérer les droits d’auteur au Cameroun. Aussi, les instances internationales des droits d’auteur dans le monde ne reconnaissent que la Cmc. En plus simple, c’est comme ci la Fecafoot fonctionnait sans l’accord de la Fifa.
Quel moyen avez-vous aujourd'hui pour imposer la Cmc?
Vous savez, la justice a justement lu le droit et c’est à nous qui sommes des ayants-droit du droit d’auteur de le faire valoir et de nous l'imposer. Vous me demandez les moyens. Ecoutez, je suis un citoyen camerounais respectueux des institutions, je ne vais jamais lancer un appel pour marcher sur le palais d’Etoudi. Nous avons la chance d’avoir un président de la République qui est a l’écoute de son peuple. Je suis persuadé qu'il va nous sortir de cette impasse. C'est quand même incroyable qu’un ministre ne respecte pas une décision de la Cour suprême !
Vous appelez les artistes à se mobiliser pour défendre la Cmc, n'est-ce pas là un vœu pieu ?
Du tout. J’appelle tout d’abord les artistes a la réconciliation et j’appelle aussi à une véritable table ronde sur les droits d’auteur. Un consensus doit être trouvé à l’issue de cette table ronde. Et pour des raisons que je vous ai citées plus haut, cette rencontre doit se faire autour de la Cmc.
Aujourd'hui, beaucoup appellent à la paix dans l'art musical au Cameroun. N'avez-vous pas peur de ramer à contre-courant?
Pas du tout. J’ai été l’un des premiers à prôner l’union des artistes, producteurs et éditeurs car avec la division, on voit ce que le droit d’auteur est devenu depuis plus de 20 ans au Cameroun: un échec total!
La véritable relance de la musique camerounaise ne passe-t-elle pas au-delà des querelles de chapelle, finalement ?
En effet, il faut taire les querelles et donner à César ce qui appartient à César. Autrement dit, dans ce beau pays le Cameroun, on connait très bien ceux qui ont la notion et la maîtrise des droits d’auteur.
Vous vivez en France, et vous appelez les artistes à boycotter la Socam. N'est-ce pas un peu trop facile de rester tranquillement en France et d'envoyer les autres au combat ?
Vous savez, depuis le déclenchement du combat sur le droit d’auteur, Edmond Ndata a toujours été présent, que ce soit lors de la dissolution de la Socinada ou lors de la création de la Cmc. Je vais d’ailleurs vous dire que j’ai été un acteur principal de la création de la Cmc. Depuis 1981, je vis en France, même dans la période rose de mes éditions et de mes productions. Contrairement a ce que certains pensent, résider en France ne veut pas dire ne pas être présent dans son pays. Je suis d’ailleurs persuadé que beaucoup de vos lecteurs seront surpris d’appendre que je vit en France. Je ne vois pas la raison de ma présence a Yaoundé à cette période, je ne veux pas participer à des manipulations et tripatouillages. Je vous assure et vous pouvez vérifier : Edmond Ndata n’a jamais mis les pieds dans cette société fantoche. Lle jour de ce coup d’état sur les droits d’auteur, j’ai juste appelé la Pca de cette société pour lui rappeler le contentieux qui nous oppose et jusqu’à présent d’ailleurs, je n’ai pas eu de réponse de sa part. Mais vous savez ,un proverbe dit : «La patience à ses limites ».
Propos recueillis par Stéphanie Dongmo
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire