L'agence de presse Chine nouvelle présente 45 scènes de vie joyeuse à travers une exposition aseptisée, jusqu'au 8 juin au bois Ste Anastasie à Yaoundé.
Les Africains vivent très heureux en Chine. Du moins, ceux que nous présente l'agence de presse Chine nouvelle (Xinhua), à travers une exposition de photographies en tableaux lumineux accrochés sur les grilles du bois Ste Anastasie à Yaoundé, depuis le 8 avril. Ces Africains-là sont gais, beaux et respirent la santé. Ici, un groupe d'Éthiopiens préparent un gâteau de riz farci à Chongquin, au cours de la fête des dragons, sous les regards amusés de Chinois. Là, quatre danseurs du Ballet national du Cameroun se produisent au palais des congrès de Beijing. Plus loin, Raphaël Mvogo, journaliste à Xinhua au Cameroun, est en visite à Beijing, à l'occasion du 3ème festival de la jeunesse sino-africaine, le 22 août 2009.
Sur les 45 photographies datées des cinq dernières années et signées Xinhua, la part belle a été faite au Cameroun. Liu Fang, la représentante régionale de Xinhua, a expliqué, au cours de la cérémonie de vernissage, jeudi dernier, que cette exposition a été réalisée avec les concours de trois entreprises chinoises. « Les entreprises chinoises ont beaucoup contribué dans le développement de ce pays », a-t-elle ajouté, en égrenant leurs actions : financement des projets, apport d'une main-d'œuvre qualifiée... L'exposition baptisée «Les Africains en Chine» se déroule simultanément dans les 16 villes d'Afrique subsaharienne qui abritent les bureaux de Xinhua. La qualité des photographies n'a pas été la préoccupation première de l'agence de presse du gouvernement chinois, qui a simplement sorti les photos qui dormaient dans ses tiroirs pour les montrer au public. Le but étant de présenter la coopération entre la Chine et l'Afrique sous un angle humain.
Car, depuis l'avènement de la Chine sur la scène du commerce international, le pays exerce une forte attraction. Beaucoup d'Africains n'ont pas hésité à s'y ruer pour chercher leur part du miracle chinois, au point d'y créer des « africatowns ». Installée en plein centre-ville, en un lieu aussi fréquenté que le Carrefour Warda, cette exposition semble dire : « Voyez combien vos frères vivent bien en Chine! ». Oublié donc la xénophobie dont sont victimes les Africains en Chine. Oubliée aussi la peur de l'invasion africaine qui hante les autorités chinoises, au point où, depuis 2008, le pays a considérablement diminué le nombre de visas délivrés aux Africains. Des oublis qui font des « Africains en Chine » une exposition à relent de propagande.
Stéphanie Dongmo
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