Dikongue Pipa, le président de l’Organisation des professionnels du cinéma et de l’audiovisuel, écrit à l’ambassade de France.
Jean-Pierre Dikongue Pipa |
« Je viens (…) vous demander d’autoriser l’Agence française de développement à verser les 542 millions FCfa (800 000 euros) du volet culture du C2D sur le compte de notre association ». C’est en ces termes que Jean-Pierre Dikongue Pipa, le président de l’Organisation camerounaise des professionnels du cinéma et de l’audiovisuel (Ocapac), a saisi l’ambassadeur de France dans une lettre datée du 5 février 2012, avec ampliation au ministre des Arts et de la Culture, au Premier ministre et au secrétaire général de la présidence de la République.
Cette correspondance fait suite à un article publié dans Le Jour le 3 février, qui révélait qu’une somme de 524 millions Fcfa destinée au financement des projets culturels, dans le cadre du Contrat de désendettement et de développement (C2D), était boquée à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Béac) depuis plus d’un an. L’ambassade de France et le ministère des Arts et de la Culture n’arrivent pas à s’entendre sur des projets qui seraient affectataires de ces crédits. Le ministère a proposé d’investir l’argent dans la rénovation du Musée national, la conservation du patrimoine et la formation des guides. Mais l’ambassade souhaite que ce financement profite aux artistes.
Cette situation de blocage a poussé les cinéastes à sortir de leurs gonds. Leurs déclarations sont amères. « Nous, les professionnels du cinéma, réunis autour de l’Ocapac, n’acceptons plus d’être l’otage des institutions parfois incompétentes et souvent corrompues qui nous représentent en général très mal. Nous nous permettons, en tant que société civile, de prendre nos responsabilités et de favoriser l’émergence de nombreux projets cinématographiques qui dorment dans les tiroirs », écrit Dikongue Pipa. Les cinéastes réunis au sein de l’Ocapac se disent « scandalisés et frustrés par l’incapacité du ministère des Arts et de la Culture à proposer à ce programme des projets crédibles ». Pour palier cette insuffisance, l’Ocapac a identifier huit projets qu’il a adressés à l’ambassadeur de France.
Créé le 18 octobre 2008 à Yaoundé, en remplacement de l’Association des cinéastes camerounais, l'Ocapac est une structure qui, depuis sa création, connaît toutes les peines du monde à réunir ses membres. Les 524 millions FCfa du C2D culture auront réussi à la faire sortir de sa torpeur.
Stéphanie Dongmo
Projets proposés par l’Ocapac
N° | Dénomination | Description | Promoteur |
1 | Le tombeau du soleil | Long-métrage produit par Aviso production France | Jean-Pierre Bekolo |
2 | Lumières de l’ombre | Long-métrage fiction | Dikongue Pipa |
3 | Malobe la légende | Long métrage fiction sur l’un des mythes fondateurs du Ngondo | Vincent Ndoumbe |
4 | Douala films academy | Ecole de cinéma à Douala | Vincent Ndoumbe |
5 | Cinécole | Structure de production pour les étudiants de l’université de Yaoundé I | Faculté des Arts, lettres… |
6 | Scripto sensus | Laboratoire des adaptations littéraires africaines au cinéma | Simon Njamo |
7 | Ecrans noirs | Festival de films francophone | Bassek ba Khobio |
8 | Hickory Town | Série Tv sur la signature du traité allemand | Karin Oyono |
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